jeudi 28 juin 2018

Célestes partitions


Célestes partitions
Assis au pied de l’arbre d’or, un barde sommeillait.
Soudain, venant du ciel, des parchemins où abondaient rondeaux et madrigaux, prirent place sur les branches nues, habillées de métal précieux, et devinrent ainsi la parure inédite de l’arbre devenu symbole de Brocéliande, incendiée par des mains criminelles.
Des fées se mirent à danser au clair de lune et l’une d’entre elles apporta au barde une harpe celtique en lui enjoignant de composer un air qui viendrait s’ajouter aux feuilles déjà présentes.
Un air miraculeux par sa beauté lui vint, imposant sa magie dans ces lieux familiers aux chevaliers, fées et enchanteurs.
Le barde chanta avec ferveur et lorsque ce concert inédit prit fin, on lui servit un souper fin où abondaient veloutés, pâtés en croûte et entremets aux fruits des bois.
Ce repas achevé, il eut tout loisir de se reposer sous une tente spacieuse, garnie de coussins, de duvets et de tissus précieux.
Le barde ne vit pas le temps passer dans cet endroit fabuleux que l’on nommait le miroir aux fées.
C’était l’écrin de beauté du Val sans Retour et dans ce lieu enchanteur, on ne pouvait écrire que des romans d’amour ou de chevalerie, des recueils poétiques et des opéras.
Un opéra naquit qu’il nomma Le Miroir de l’Amour.
Princesses et chevaliers s’y croisaient, vivant sans cesse des amours contrariées et lorsque la grande œuvre fut terminée, le barde s’en alla en emportant la harpe celtique dans un étui de velours.
Les célestes partitions demeurèrent attachées aux branches de l’arbre d’or et elles ne sont visibles que par les soirs de clair de lune, lorsque les fées dansent le menuet.

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