jeudi 16 septembre 2021

La chanson des aulnes

 



Dans les aulnes de mon enfance vivait un chevalier. Les oiseaux lui tenaient compagnie et en attendant que se manifeste, envoyée par le destin, la dame de ses pensées, le chevalier Aymeri de Cambrai envoyait des émissaires pour que les brodeuses du royaume tissent en dentelles ajourées des lés de tissu précieux pour la confection de la robe de mariée.

Mais une guerre survint et le chevalier dut accompagner son suzerain.

Il protégea son destrier d’un caparaçon matelassé et escorté par douze compagnons, il prit la route de l’orient qui rougeoyait d’incendies et de tourbillons pourpre.

Sept ans plus tard, il revint seul, vieilli et couvert de cicatrices.

La robe de mariée commandée était prête. Majestueuse, souple et riche en broderies, elle attendait qu’une jeune femme fasse resplendir l’ouvrage féerique des brodeuses.

Aymeri de Cambrai lança des invitations sans grande conviction mais lorsque Blanche des ajoncs d’or se présenta dans la clairière, le chevalier sentit son cœur battre avec ardeur et il retrouva un regain d’énergie.

Les futurs époux se rendirent dans un château situé près d’un lac où se miraient les libellules et les chardonnerets.

Peu à peu, au fil des promenades au clair de lune, le chevalier retrouva son énergie première et il se montra attentif à l’évolution des pensées de sa dame.

Lorsque le moment propice arriva, le grand chambellan lança des émissaires pour que l’assistance aux noces du chevalier soit assurée.

La mariée était si belle que les oiseaux chantèrent des airs merveilleux.

Un barde de l’assistance composa une chanson en s’inspirant de la symphonie spontanée des oiseaux sous le titre de Chanson des aulnes que je murmure encore aujourd’hui.

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