Bouton de Rose

 

 

 

Fatigués par leur voyage, Hector et Bouton de Rose découvrirent leur nouvel environnement. Hector se sentit d’emblée à sa place dans cette île rocailleuse où s’ébattaient des chevaux sauvages.

Plus timorée, Bouton de Rose, le cœur accroché à son prince charmant, se réfugia dans les jupons de Victorine, sa tante, qui ressemblait d’autant plus à son frère qu’elle était sa sœur jumelle.

Malgré sa haute stature et sa robuste constitution, Victorine ne manquait pas de charme. Très attachée à son frère, elle avait partagé son inclination pour les jeux de force et d’adresse dans sa prime jeunesse.

C’était une archère renommée et elle se faisait fort de défendre son château, son arc à la main.

Par ailleurs, elle pratiquait la lutte gréco-romaine, l’escrime et la boxe.

Elle ne s’était jamais mariée et gérait le royaume avec une étonnante dextérité.

Le sport aidera cette petite à surmonter son chagrin pensa-t-elle mais elle se refusa à trancher pour elle.

C’est en se promenant dans les jardins du château que Bouton de Rose trouva l’activité qui deviendrait pour elle une seconde nature, la danse.

En observant le ballet des papillons et des abeilles butinant ou lutinant les fleurs qu’elle éprouva le besoin d’avoir un accessoire indispensable à la pratique de son art, un ruban.

Valentine, la couturière du château confectionna le précieux ruban.

Sans avoir besoin de leçons de danse, Bouton de Rose commença une incroyable ascension artistique.

Bondissant avec légèreté, elle lançait le ruban qui flottait derrière elle comme l’étendard de l’amour.

Sa renommée dépassa les frontières du royaume et parvint à Rubis.

Il cacha ses larmes qui se transformaient toujours en perles et prépara un voyage destiné à des retrouvailles avec sa belle Bouton de Rose.

Rubis confia ses perles à un joaillier renommé pour qu’il réalise le plus beau collier possible à concevoir.

Ravi d’être choisi pour une tâche aussi noble, le joaillier voulut connaître l’origine des perles qui étaient d’une exceptionnelle pureté.

Rubis mentit et évoqua un legs ancestral.

Lorsque le bijou fut terminé, Rubis prit la mer et c’est le cœur battant qu’il prit place dans la cabine qui lui était réservée.

Il écrivit tant de mots d’amour durant la traversée qu’il disposait, à son arrivée, d’un magnifique recueil de poésies qu’il intitula Ruban d’amour.