dimanche 15 septembre 2024

Retour triomphal

 



Serrant précieusement sa promise contre sa poitrine, Victorien se laissait envahir par son parfum, jasmin et rose, pressentant une nuit de noces passionnée.

De son côté, Mortimer se faisait une joie de retrouver la douce Céleste dont le corps lui avait laissé une impression soyeuse et si tendre qu’il souhaitait en faire son épouse si elle consentait à quitter la cour pour vivre dans son royaume.

Une telle félicité ne lui était jamais arrivée !

J’adopterai ses petites filles et les chérirai comme il se doit. Elle a encore le temps de me donner de beaux enfants qui m’aideront à gouverner après avoir reçu une solide éducation. Ce seront des fils se disait-il, confiant en sa bonne étoile.

J’étais venu pour des rubis et je quitterai ce royaume, si Dieu le veut, avec les roses pourpres de la passion.

Tout à sa rêverie, il ne vit pas poindre à l’horizon une nuée de dragons ailés qui souhaitaient venger la mort de leur souverain.

Victorien galopa pour mettre sa douce Gisèle à l’abri, revint aussi vite , sabre au clair pour repousser les assaillants.

Clotaire sécurisa les dames, Tiphaine son épouse et ses suivantes puis il troqua son palefroi contre un destrier, invitant Mortimer à l’imiter et il poussa son cri de guerre Tiphaine-Rubis.

Ce cri galvanisa les guerriers de l’escorte et rallia ceux qui étaient restés au palais.

Alors que les dames tremblaient pour leur époux ou leurs amants, ces derniers s’en donnaient à cœur joie, coupant les ailes de ces volatiles dangereux et plongeant leur épée au seul endroit sensible de la bête, son cou.

Se protégeant comme ils le pouvaient pour éviter les flammes, ils combattirent si vaillamment que le repli des dragons encore en vie ne se fit pas attendre.

Soulagés, les guerriers victorieux rentrèrent au palais pour panser leurs blessures et retrouver une allure royale ou l’élégance du gentilhomme.

Mortimer plongea avec délices dans un bain parfumé, reçut les soins attentionnés de sa dame d’amour, Céleste, qu’il enlaça ensuite passionnément en lui murmurant des serments.

Victorien imita son suzerain sans faire venir sa douce Gisèle : «  Je respecterai les codes courtois de la cour et n’effleurerai son corps merveilleux qu’après des noces ardentes » se promit-il.

Les serviteurs du palais préposés aux tâches ardues partagèrent les dépouilles des dragons avant de les enterrer.

Une pluie de rubis jaillit de leurs corps ensanglantés.

«  C’est donc la clef du mystère pensa Mortimer. La pierre de feu et les dragons sont les deux facettes du trésor royal » conclut-il .

Heureux de cette découverte, il entraîna la belle Céleste, son véritable trésor, dans l’alcôve mise à sa disposition et explora avec délice les replis merveilleux du corps de son amante qui serait bientôt officiellement sa reine d’amour.

 

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