mercredi 1 février 2012

Jeunes Madrilènes


De jeunes madrilènes regardent le ciel à travers leurs ombrelles ; elles sont vêtues de satin lilas et sourient aux anges, certaines de rencontrer le grand amour. Mais sous les flots de tulle qui recouvrent leur fourreau, un poignard s'est glissé, celui de la jalousie qui taraude les amants, l’œil noir et fou. Elles jouent de l'éventail et bougent leurs petits pieds mis en valeur par de blancs escarpins mais d'une écharpe noueuse, l'un des amants jaloux étrangle sa belle pour l'avoir vue jeter des roses à un beau torero. Elle repose, tel un tas de chiffons, blessée mortellement comme les oiseaux que l'on prend au lacet. Quelle sottise, l'amour ! jette au vent la demoiselle qui a échappé à la mort et elle entre au couvent. Et moi qui vous raconte cette folle histoire, imaginaire et vraie à la fois, je voudrais terminer par une invocation aux messieurs. De grâce, cessez de nous voir comme des proies ou comme un bijou personnel, chevalière ou collier à grosses mailles d'or, voyez-nous comme nous sommes, libres créatures au même titre que vous. Ne nous offrez plus de roses ni de lys ni même de petits bouquets de violettes, laissez nous suivre notre chemin et nous vous aimerons davantage, du moins nous nous y efforcerons, le temps d'une chanson, d'une valse ou d'une vie selon vos mérites et votre fidélité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire