vendredi 10 février 2012

Le Prince Eternel



Il est au fond de notre cœur, le prince des Princes, le Prince Roi à nul autre pareil et c’est une pitié que de le laisser dans l’ombre, sans aucune chance de voir le jour.
Ce prince, il a un nom et en le prononçant, les femmes retrouvent le goût de miel et le parfum oriental de son être
inestimable car il s’agit de celui qui laissa s’approcher une femme aux long cheveux et l’enduire d’encens, le Christ.
Ce nom sonne comme un cri de triomphe, celui du bien contre le mal étouffé par des oiseaux nocturnes, aux griffes diaboliques.
Et autour de cet archétype divin, gravitent tous les princes qui ont reçu un éclat de soleil du berger céleste, à commencer par David qui tua Goliath, Joseph, trahi par ses frères mais sauveur d’Israël après avoir été recueilli par Pharaon, Samson trahi par Dalila qui, devenu aveugle, fit s’écrouler le palais dont il était devenu l’esclave, tirant une meule comme un animal sous la morsure du fouet. Tous ces princes, ces héros, je les ai imaginés tandis qu’une vieille dame, amie de mes parents, égrenait les pages au fil de son humeur, lisant et commentant les passages qui l’avaient inspirée en ces moments où le temps s’arrêtait.
Je n’ai pas reçu d’éducation religieuse mais j’ai entendu la voix du livre des livres et ne l’ai jamais oubliée.
Par la suite, au lycée, j’ai fait la connaissance des dieux et des demi-dieux au panthéon desquels je place Achille qui me rappelait un peu mon frère, Hector, mon préféré dont je déplorais la fin tragique, Ulysse le rusé qui connut mille tourments avant de revenir dans ses foyers puis j’appris à aimer les poètes, à commencer par Charles d’Orléans pour finir par l’ange déchu, Rimbaud.
J’ai beaucoup aimé Louis Aragon et les princes venus de loin, à commencer par les Rois Mages qui me semblent symboliser l’amour et l’entente de l’Europe et de l’Afrique, mon rêve !
J’aime aussi passionnément ces princes de tous les jours qui reviennent des champs, harassés et courbés, ces princes du quotidien dont l’unique souci consiste à nourrir et vêtir leur famille. Lorsqu’ils arrivent dans leur foyer, il se peut qu’ils croisent seulement leur femme partie travailler également pour arrondir leur pécule.
Alors tous ces princes qui n’ont pas la beauté du modèle divin, je les salue et je les aime comme des frères et je salue le soutien de Sainte Claire accompagnant Saint François d’Assise, environné par les oiseaux, décidé à reconstruire l’Église des cieux.

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