Perché
sur les hauteurs du château de Montségur, un aigle royal à qui tout un chacun
avait décerné le titre de Roi des Oiseaux, surveillait les environs.
Verrait-on
revenir un jour les armées du Roi qui après avoir fait le siège de la
forteresse imprenable avaient conquis par la trahison et l’aiguillon de la faim
le domaine des Parfaits, sages religieux qui avaient conquis la sérénité en s’inspirant
des leçons orientales ? Le démantèlement du château eut lieu avec une rare
brutalité, les soudards tuant et violant au nom du Roi les habitants et jeunes
filles dans la fleur de l’âge.
On
garda une brochette de personnes pour les jeter solennellement dans le feu au
nom de Dieu et bientôt il ne resta à Montségur que le bruit du vent qui
reproduisait les gémissements des suppliciés.
L’Aigle
Royal était l’unique habitant du château et il se faisait fort de protéger le
site de toute invasion possible du simple fait que l’esprit des Parfaits n’avait
pas entièrement quitté leur demeure.
On
cherchait par ailleurs d’improbables trésors, des colliers de perles, des rubis
et des émeraudes et des pièces d’or frappées du sceau royal.
Or
un jour, l’aigle aperçut au loin, venue d’un nuage, une jeune femme vêtue de
voiles, au pas dansant. Elle jouait avec un aigle. Cette apparition offrit au
Roi des Oiseaux l’occasion inespérée de prouver que sa tâche était noble.
Il
quitta son aire et se joignit aux danseurs tandis que s’écroulaient les
dernières pierres du château, libérant les trésors dont tous avaient rêvé,
perles, pierres précieuses et monnaies royales en or mais aussi des parchemins
que les derniers lettrés ne manqueraient pas de déchiffrer et de révéler au
monde.
La danseuse orientale et
ses deux aigles rejoignirent les pays du levant où ils vivent désormais dans
une quiétude parfaite et le château de Montségur retrouva sa dimension
spirituelle à l’abri du temps et des violences barbares.
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