vendredi 14 novembre 2014

Le Roi des Oiseaux






Perché sur les hauteurs du château de Montségur, un aigle royal à qui tout un chacun avait décerné le titre de Roi des Oiseaux, surveillait les environs.
Verrait-on revenir un jour les armées du Roi qui après avoir fait le siège de la forteresse imprenable avaient conquis par la trahison et l’aiguillon de la faim le domaine des Parfaits, sages religieux qui avaient conquis la sérénité en s’inspirant des leçons orientales ? Le démantèlement du château eut lieu avec une rare brutalité, les soudards tuant et violant au nom du Roi les habitants et jeunes filles dans la fleur de l’âge.
On garda une brochette de personnes pour les jeter solennellement dans le feu au nom de Dieu et bientôt il ne resta à Montségur que le bruit du vent qui reproduisait les gémissements des suppliciés.
L’Aigle Royal était l’unique habitant du château et il se faisait fort de protéger le site de toute invasion possible du simple fait que l’esprit des Parfaits n’avait pas entièrement quitté leur demeure.
On cherchait par ailleurs d’improbables trésors, des colliers de perles, des rubis et des émeraudes et des pièces d’or frappées du sceau royal.
Or un jour, l’aigle aperçut au loin, venue d’un nuage, une jeune femme vêtue de voiles, au pas dansant. Elle jouait avec un aigle. Cette apparition offrit au Roi des Oiseaux l’occasion inespérée de prouver que sa tâche était noble.
Il quitta son aire et se joignit aux danseurs tandis que s’écroulaient les dernières pierres du château, libérant les trésors dont tous avaient rêvé, perles, pierres précieuses et monnaies royales en or mais aussi des parchemins que les derniers lettrés ne manqueraient pas de déchiffrer et de révéler au monde.
La danseuse orientale et ses deux aigles rejoignirent les pays du levant où ils vivent désormais dans une quiétude parfaite et le château de Montségur retrouva sa dimension spirituelle à l’abri du temps et des violences barbares.

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