lundi 9 septembre 2019

La fée des Lumières


La fée des lumières
Mettant à profit la rentrée des classes qui avait lieu de manière solennelle à la même époque dans le monde des humains, la fée des Lumières décida de tenir un colloque dans une assemblée solennelle qui unirait les fées, les lutins, les magiciens et elfes en tout genre.
Le mot d’ordre serait le suivant : survie de la féerie.
Cela prêterait à sourire si l’on n’avait pas constaté qu’une modernité proclamée engendrait des inégalités appuyées et des mises à l’écart d’enfants qui ne savaient à quelle fée se vouer pour que cessent les querelles domestiques, les souffrances et le déni du droit à l’imaginaire.
Une première réunion fut fructueuse et l’on imagina des stratagèmes pour que des enfants se sentent concernés et viennent exposer leurs doléances et leurs revendications.
On convint de préparer un cadeau d’accueil constitué d’objets destinés à fouetter l’imaginaire enfantin : poupées, voiture miniatures, albums à colorier, cahiers enluminés et jolis stylos incitant à l’écriture seraient un point de départ pour ce colloque enfantin auquel on ne manquerait pas d’adjoindre les grands classiques de la littérature enfantine et des goûters fabuleux, comme il en existe dans les contes de fées de bon aloi.
Myriam, Gabriel, Léo, Elsa furent les premiers à trouver l’invitation nichée dans un tronc de saule ou de noyer.
Ils arrivèrent dans la maison des fées en se référant à un plan détaillé qui faisait appel à leurs compétences imaginaires et rationnelles conjuguées.
L’acte I se déroula avec prises de paroles maîtrisées et l’on se quitta plein d’espoir pour des lendemains féeriques basés sur le simple bon sens et l’amour de l’autre en se référant au droit d’écoute et de raisonnement  cartésien, ce qui n’était pas incompatible avec l’enchantement, de grands mathématiciens nous l’ont démontré.
Heureuse de la réussite de ce premier contact avec l’univers enfantin, la fée des Lumières prit la décision d’ouvrir une école capable de rivaliser avec une célèbre institution réservée à la sorcellerie et ce projet fut applaudi à l’unanimité, les combats et luttes diverses ayant fini par fatiguer le monde des enfants, dans la mesure où la violence et le drame étaient devenus le pain quotidien de leur univers, de moins en moins vivable et propice à la rêverie créatrice.
La rentrée fut fixée au solstice d’hiver et chacun put se préparer à ce grand jour !

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