lundi 23 septembre 2019

Les cadets de Gascogne


Les cadets de Gascogne
La passion s’empara du collège des enchanteurs à la faveur d’une étude transdisciplinaire de Cyrano de Bergerac, pièce de théâtre du célèbre Edmond Rostand.
Si Paris avait les yeux de Chimène, lors de la sortie du Cid de Corneille, le collège eut le regard flamboyant de Roxane et de Cyrano et les répliques cultes de la pièce se faisaient entendre dans les jardins de l’école.
Plusieurs représentations furent données pour la plus grande joie des spectateurs et l’engouement pour la pièce fut tel que la fée des Lumières loua la villa de l’Arnaga pour rêver et étudier à loisir les pièces du célèbre créateur.
Villa et jardins étaient absolument somptueux et les admirateurs de l’auteur qui avait fait battre les cœurs des précieux et des badauds parisiens, amateurs d’émotions fortes, furent aux anges, découvrant à chaque pas une interprétation nouvelle de sa pièce préférée.
Le professeur de Littérature, la fée bleue, consacra ses loisirs à des développements sur le mouvement précieux du XVII ème siècle et une adaptation de la célèbre carte du Tendre fut proposée en travaux de groupes.
On réfléchit beaucoup à cet effet de l’influence du « Beau » sur le choix de l’être aimé et si chacun s’ingéniait à avoir une préférence pour Cyrano, le beau Christian qui n’avait qu’un rôle secondaire dans la pièce aurait encore les suffrages d’une belle qui se piquait d’avoir un penchant pour le bel esprit.
Cyrano et Roxane eurent les faveurs de tous et l’on joua la pièce à maintes reprises dans le parc du jardin.
« si tu étais mon Cyrano je serais ta Roxane » se disait-on un peu partout et personne ne songeait à réfléchir sur le rôle prépondérant qui était attribué à la beauté physique au détriment de la beauté de l’âme.
Cette incursion dans le pays basque fit du bien à tous et l’on se dispersa ensuite dans les profondeurs du terroir, accordant une visite dans les champs où naissaient les fameux piments d’ Espelette et les cuisines retentirent du bruit des chaudrons où l’on accommoda ce légume précieux de mille et une façons gourmandes.
On en fit des conserves, ce qui promettait de bons repas hors saison et lorsque tous les avantages de la région eurent été écumées, la fée des Lumières siffla la fin de la partie et les écoliers de l’enchantement reprirent la route de leur établissement, des étoiles dans les yeux.

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