jeudi 19 septembre 2019

Locronan


Locronan
De retour dans son village natal, Locronan, réputé pour son art de vivre, ses pardons nommés troménies et ses tisserands, Tiphaine retrouva un peu de sérénité, disparue avec les épisodes de son rapt.
Certes elle n’avait subi aucune violence à proprement parler mais elle avait bien malgré elle été traitée comme un objet que l’on veut s’approprier et ce souvenir lui était pénible.
Pour oublier cet épisode douloureux, elle dégusta les plaisirs gourmands de sa ville, des galettes de sarrasin, des crêpes et le délicieux kouign-amann, judicieusement nommé gâteau de beurre car il était fondant à plaisir.
Puis après avoir prêté main forte aux tâches ménagères, elle prit l’habitude de se promener dans le village et ses alentours. Son chien Sauveur, un magnifique saint-bernard devait lui épargner les dommages d’une mauvaise rencontre.
La nature était souriante, des hortensias fleurissaient près des maisons et il lui arrivait de déguster du café, à l’invitation de braves gens qui lui ouvraient leur porte.
Elle admirait l’ouvrage des tisserands et elle pensait que cela intéresserait Tugdual qui aimait tant les navires à voile.
Elle lui écrivit une lettre, le priant de venir la rejoindre aux prochaines vacances.
C’est ainsi qu’il vint la voir, heureux de retrouver sa meilleure amie. Il lui apportait le double des cours qu’elle avait manqués en son absence. Il se félicita de sa bonne mine et fit une entorse à son régime d’athlète en faisant honneur aux délices gourmands de la ville.
Ils allèrent contempler les tisserands qui formaient de la bonne toile qui servirait, entre autres usages, à faire de belles voiles qui claqueraient au vent de l’aventure.
Sauveur avait adopté le jeune homme et ils formaient un trio qui devint bientôt célèbre dans la ville.
Chacun mettait un point d’honneur à servir aux jeunes gens des goûters fastueux. Sauveur n’était pas oublié car on lui offrait des os à moelle et des reliefs fort agréables.
En définitive, cette incursion amicale, fraternelle et disciplinaire causa le plus grand bien à la jeune fille et à l’issue des vacances, elle prit la décision de revenir en classe, tenant cette intrusion dans le paysage local comme une parenthèse enchantée.

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