samedi 28 septembre 2019

Un jeune homme pressé


Un jeune homme pressé
Il reste dans notre mémoire le jeune homme pressé qui arpentait les routes de la vie à la manière d’un James Bond, avide de résultats et d’actions parfois paradoxales, jetant le trouble dans les rangs de ses fidèles.
Éternel séducteur, il se servait de son aura pour aboutir à ses fins, sans vergogne et sans prétention excessive. Une légende veut que dans sa jeunesse, on ait eu l’idée de l’armer pour rencontrer un farouche représentant syndical et qu’il aurait pris ce revolver comme on se sert d’un accessoire et naturellement, l’entretien se serait passé sans incident, les deux hommes se réconciliant plutôt autour d’une bière, son breuvage de prédilection.
Cultivant d’incroyables paradoxes, il a incarné, plus que quiconque les contradictions de notre pays, à la fois avide de protection et enclin à la nouveauté.
Le temps a fait son œuvre, transformant le jeune homme pressé en vieil homme au pas lent, s’aidant d’une canne gigantesque qui était à sa taille, et s’appuyant sur l’épaule d’un proche.
Tel un guerrier masaï, frappé par l’adversité, il est resté ce qu’il était, en substance, un homme qui avait épousé le destin de son pays, plaçant son étoile au firmament des poètes.
Adepte des Arts Premiers, il était devenu, malgré lui, un spécialiste des arts devenus hermétiques par la disparition programmée des chefs de tribus, susceptibles d’empêcher une civilisation dite prépondérante de garder ses privilèges, obtenus par les armes.
Aujourd’hui, on le célèbre après l’avoir vilipendé mais gageons que dans l’empire des nuages où il a été certainement accueilli en héros, il demeurera celui que beaucoup ont aimé et même adulé sans vouloir l’avouer, le jeune homme pressé qui s’arrêtait pour sourire et parler à des compatriotes pour lesquels il n’établissait jamais de hiérarchie, comme dans son approche des civilisations.

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