vendredi 28 octobre 2022

La valse des elfes

 


La reine de la nuit ordonna qu’un grand bal soit donné dans un vallon connu de toutes les fées et êtres fantastiques de renom.

Le jour de fête arriva et les rossignols donnèrent une aubade inédite.

L’orchestre composé de musiciens de toute origine ouvrit le bal avec une composition originale signée par Yvan Cassar.

Les elfes invitèrent de belles jeunes filles à danser et ce fut une envolée de jupons en dentelle et de robes de soie.

Puis arriva le prince des poètes à la plume enchantée.

Il avait la prestance et le charme d’Omar Charif, les yeux de Johnny et sa voix d’or, le phrasé de Caruso et la beauté d’Andrea Bocelli.

Permettant aux musiciens de se rafraîchir et d’entamer une conversation avec une belle, fatiguée de danses successives, au magnifique buffet du bal, le prince des poètes déclama ses tout derniers poèmes, Pluie d’étoiles et Une rose d’automne en un blanc jardinet.

C’est alors que Johnny, le seul, l’unique, l’inimitable, fit une entrée remarquée dans un carrosse d’argent orné de fleurs.

Il charma l’assistance avec Gabrielle, Laura et Requiem pour un fou, chanson qui fut une apothéose dans les notes clair-obscur de l’amour fou, tant chanté par le poète André Breton.

Cheveux argent suivant les notes d’une valse mélodieuse, rythmée et mélancolique, Yvan Cassar entraîna Johnny dans un univers mi- celtique et légendaire, mi- universel avec un soupçon de blues de la Louisiane et il y eut un tel mouvement de ferveur que l’orchestre peina ensuite à enchaîner.

Une évocation d’Oum Khaltoum leur permit enfin de renouer avec l’enthousiasme du public.

Et c’est dans cette ambiance ultra romantique et quasi divine que se poursuivit avec succès le bal des elfes, dominé un instant par le grand air de La Reine de la Nuit de Mozart, l’éternel prince de l’opéra.

Satisfaite du succès remporté par son bal, la reine de la nuit fit avancer son carrosse de nuages gris perle, orné de lys noirs et regagna son royaume, heureuse d’avoir contribué, l’espace d’une fête, au bonheur fugace des êtres, féeriques et humains confondus.

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