samedi 1 octobre 2022

Emporté par le vent

 

Emporté par le vent


«  La feuille d’automne, emportée par le vent, en rondes monotones, tombe en tourbillonnant ».

La comptine Colchique dans les prés chante dans ma mémoire tandis que les premières notes de l’automne rougeoient à l’horizon.

Tu as été emporté par le vent, un soir de fin d’été, Bernard, si vite que nous n’avons pas pu te retenir.

Toi qui étais le roi de la châtaigne grillée, tu ne seras pas là pour les faire sauter, campé sur le sol avec souplesse et élégance.

Tu ne pourras pas non plus boire le cidre de ton enfance ni parcourir les marchés à la recherche d’une motte de beurre bouton d’or.

Le vent qui t’a emporté un triste soir te ramènera peut-être en empruntant un rayon lumineux.

Je regarde le jardin par la fenêtre, espérant découvrir ta silhouette fragilisée par la maladie.

C’est avec bonheur que j’abandonnerais mon carnet et mon stylo , mes capteurs de chimères, pour te rejoindre et regarder l’horizon qui fut toujours le nôtre pendant une multitude d’années.

J’ai aimé passionnément un film japonais intitulé Contes de la lune vague après la pluie.

Dans ce chef d’œuvre empreint de délicatesse et de poésie, le héros revenait de la guerre et retrouvait sa femme telle qu’il l’avait quittée, aimante et servant le meilleur riz de la terre.

Or, cette femme était décédée depuis longtemps et le héros stupéfait apprenait que cet accueil hors du commun s’inscrivait dans le rêve et la perception d’un amour sans faille.

C’est pourquoi je t’attends et j’anticipe nos conversations feutrées sous l’arc-en-ciel du bonheur éternel.

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