jeudi 11 avril 2024

La fleur des neiges

 


On apprend toujours d’autrui même de ses ennemis songeait Loïc en mettant le cap vers les neiges éternelles pour trouver la fleur immaculée, l’edelweiss qui apporterait la stabilité de son royaume à sa reine.

De plus en plus pâles , les rayons du soleil qui se réverbéraient sur la neige crissant sous les sabots de leurs montures donnaient le signal de la proximité de la fleur idéale recherchée.

Une auberge de bon aloi Au Chamois d’Or leur offrit le réconfort grâce à un plat alpestre qui fleurait bon le fromage, reblochon, emmental et gruyère.

Chacun s’en régala puis fit honneur aux pastillas à la rose délicieusement feuilletées et parfumées.

Des hanaps de cervoise et de vin à la gentiane apportèrent leur touche de miel, de bruyère et de fleurs sauvages.

Cet excellent repas achevé, les cavaliers retrouvèrent leurs montures qui avaient également été nourries et bouchonnées.

Le froid devenait intense.

Loïc mit une pelisse et engagea ses compagnons à faire de même.

Un vent glacial soufflait sur la petite troupe qui commença à songer à une halte au coin du feu.

Un manoir s’offrit à leurs yeux.

Dame Elise était une hôtesse avenante.

Elle fit servir un potage roboratif, la garbure puis ses serviteurs conduisirent les aventuriers dans des chambres confortables.

Le lendemain, après un solide petit déjeuner, œufs au plat et lard frit, bols de chicorée au lait mousseux, tartines beurrées, miel, confiture et brioches fourrées , les chevaliers reprirent la route.

Un oiseau bleu se posa sur l’épaule de Loïc et ce dernier eut l’impression que l’âme amoureuse de Dame Héloïse, son épouse, avait pris cette apparence pour l’accompagner et le protéger.

Un chamois aperçu à l’horizon indiqua qu’ils étaient sur la bonne voie.

Près d’une roche, une lueur attira le regard de Loïc ; il mit pied à terre et en s’approchant du point lumineux, il le vit disparaître pour renaître plus loin avec intensité.

C’était sans nul doute l’edelweiss de sa quête, une fleur protégée qu’il était interdit de cueillir.

Au moment où il touchait au but, une femme d’une grande beauté, vêtue d’hermine et le front ceint d’une couronne de cyclamens lui adressa son plus beau sourire.

«  Je suis la fée de l’edelweiss et je sais que vous cherchez cette fleur des cimes pour la rapporter à votre reine. J’accepte de vous suivre dans votre royaume pour y apporter par ma présence un gage de paix éternelle. J’apporterai une corbeille d’edelweiss pour preuve de l’affection que je vous porte ».

Sur ces mots, la fée fit jaillir un carrosse et un attelage de chevaux blancs. Puis elle créa un palais de cristal éphémère :

«  Vous aurez besoin de vous reposer avant de reprendre la route. Je vous devancerai avec les edelweiss et une série de cadeaux susceptibles de plaire à la reine Zoé ».

La fée prit place dans son carrosse et disparut aussi vite qu’elle était apparue.

Loïc et ses compagnons profitèrent des bienfaits dispensés dans le palais et connurent enfin des moments de bonheur simple au contact d’une nature sauvage et protectrice, sous la sauvegarde des chamois, des bouquetins et des aigles.

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