La princesse Myosotis
Une petite princesse naquit dans un royaume où les fleurs
abondaient et l’on put admirer ses yeux, d’un bleu si profond qu’on la prénomma
Myosotis.
La princesse grandit en beauté et en sagesse et lorsqu’elle
devint adolescente, on pensa tout naturellement à la marier.
Un grand bal fut organisé et les princes des royaumes
avoisinants accoururent avec empressement.
Valses, mazurkas et quadrilles se succédèrent avec vivacité
puis chacun alla se ressourcer aux tables du banquet préparé pour servir de
reposoir et de boudoir réservé aux conversations galantes.
Un prince à la taille bien prise, aux traits charmants, se
mit en première ligne sur le carnet de bal de la princesse.
Lorsque tous les danseurs et les convives se fatiguèrent et
convinrent de rentrer chez eux, se donnant rendez-vous pour des promesses
d’amour, le prince élégant et aux dires de toutes les dames, le plus beau des
participants, s’en alla sans mot dire , laissant la princesse Myosotis
dans le doute.
Ne lui avait-on pas menti sur ses charmes ?
Le lendemain, elle alla dans le parc pour se détendre un peu
et rêver de héros de légendes, Tristan, Lancelot ou Arthur, au bouclier ardent.
Un carrosse se dirigea vers le château et le prince de la
veille se présenta à ses parents pour demander sa main.
Or il s’agissait d’un génie, celui de la rivière et une
colombe donna à la princesse un parchemin où l’on pouvait lire : «
Prince sans nom est fils de la rivière oubliée et il t’emmènera à ta
perte ».
Ainsi informée, la princesse Myosotis fit la révérence,
remercia le prince de sa demande mais argua de son jeune âge pour donner une
réponse définitive.
Intrigués par cette réponse qui ne lui ressemblait guère,
ses parents ne dirent mot et s’en tinrent à la sage décision de leur fille.
Après le départ du prince, Myosotis montra à ses parents le
message mystérieux qu’elle avait reçu.
Ses parents s’inclinèrent face à cet appel du destin et le
roi donna des ordres pour que l’on sache qui était réellement ce prince qui
voulait épouser leur fille.
Des émissaires furent envoyés aux quatre coins de l’horizon
et si nombreux furent ceux qui revinrent bredouille, il en revint un qui, en
usant de ruse, s’était introduit dans la grotte du génie de la rivière car c’en
était bien un et il avait déjà de nombreuses épouses qui lui avaient donné des
enfants, naïades, sirènes et génies
divers.
Déçue par cette aventure, la princesse Myosotis décida de ne
plus succomber aux charmes des beaux danseurs et elle fit appel aux poètes et
aux musiciens pour trouver l’élu de son cœur.
La fée des Merveilles, sa marraine lui apparut pour la
ramener à la raison.
« Chère filleule, après les danseurs , des poètes et
des musiciens, est-ce bien raisonnable ? Ne vaut-il pas mieux privilégier
les qualités du cœur et l’amour de la nature ? »
Myosotis trouva la proposition si raisonnable qu’elle s’en
tint à ce jugement et c’est précisément lorsqu’elle ne pensait plus se trouver
un époux qu’elle rencontra celui qui lui tiendrait lieu de mari aimant et
fidèle et c’est en toute simplicité que l’on célébra leurs noces.
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