jeudi 1 août 2019

Le retour des guerriers


Le retour des guerriers
Une colombe apporta la rose de la victoire au château de la Dame Blanche et ce fut le signal du départ pour les deux réfugiées, devenues amies, et leurs enfants.
Le convoi de chaque dame, Gwendoline et Blanchefleur, partit sous bonne escorte, les enfants se faisant une fête du voyage.
La vie reprit son cours et ces dames attendirent avec impatience le retour de leurs époux respectifs.
Le chevalier de Ponthus fut le premier à revenir dans ses foyers tant la présence de sa douce-aimée, Blanchefleur, à tout jamais frappée par le sceau délicat de la beauté, lui manquait.
Il embrassa tendrement ses deux enfants, Amour et Aurore puis il pressa son épouse contre sa poitrine, lui murmurant des mots fous.
« Ma douce, ma colombe, je n’ai cessé de penser à toi, parcourant en pensée ton corps délicieux et j’ai hâte, à présent, de concrétiser ce rêve tant de fois survenu lors de mes nuits.
Pour toi, j’ai encouru mille dangers et je te rapporte de cette folle équipée la bague qui ornait le doigt d’Harold le Sanguinaire, ainsi nommé à juste titre.
Je l’ai gagnée de haute lutte et je n’ai eu de cesse de pouvoir te rapporter cette merveille, probablement volée à une dame de haut lignage qui aura succombé à son charme brutal ou qui aura cédé à ses assauts violents.
En ce qui me concerne, mon aimée, je ne souhaite que ton consentement pour retrouver la carte du désir inscrite dans ton corps, avec le rubis naturel de la vallée de l’amour où jaillit une source passionnée, au plus secret de ton être ».
Ces mots les conduisirent dans leur chambre nuptiale et après des ablutions et des vaporisations de parfums orientaux à la douceur de miel, Aymeri parcourut le corps frémissant de désir de son épouse, la rendant réceptive à la conception d’un enfant que tous deux désirèrent d’un commun accord.
Ils choisirent le prénom de l’enfant en balbutiant des mots d’amour, Virgile si c’était un garçon afin de rompre avec la guerre et Lilwen si c’était une fille, tant ce prénom était doux et porteur de rêves celtiques.
Escorté par des tourterelles et serrant sur son cœur des orchidées sauvages, cueillies près de la rivière du Fao, Louis de Barenton mit un genou à terre devant sa dame, Gwendoline aux yeux d’émeraude.
Ils se promenèrent main dans la main, se racontant les épisodes marquants de leur séparation et ce fut un grand bonheur pour le comte de découvrir les enfants nés après son départ, Fleur et Lilian et il retrouva avec tendresse le merveilleux petit Dorian qui promettait de devenir le plus fabuleux chevalier qui se puisse trouver.
La nuit enveloppa leur amour d’un voile pudique et leurs caresses furent prodigieuses et passionnée.
De leur côté, des guerriers revenaient dans leurs foyers, avec plus ou moins de réussite.
Gwendal de Quimper dut affronter des brigands sur la route et il tira l’épée avec résignation, aidé par ses vaillants compagnons.
Après cette escarmouche et des estafilades supplémentaires car les bandits de grand chemin avaient le sens du combat, ils rentrèrent enfin chez eux, aspirant au repos.
Le comte de Prunelé crut apercevoir la Dame Blanche près de son château de Trecesson et il fit un long détour pour l’éviter et retrouver enfin la paix de son foyer.
Thual de Châteaulin s’arrêta en chemin dans une auberge et ses louis d’or exaltèrent la convoitise de détrousseurs de bourses qui étaient attablés devant des hanaps de cervoise.
Opérant un mouvement tournant, ces individus de bas étage profitèrent du moment où le chevalier savourait son omelette au lard pour l’attaquer lâchement dans le dos.
Thual de Châteaulin se dégagea fortement de l’emprise délétère et ne fit aucun cadeau à ceux qui l’avaient surpris avec tant de vilenie.
L’appétit coupé, il lança quelques pièces à l’aubergiste et reprit sa route pour ne s’arrêter qu’en son manoir.
Tiphaine de Concarneau s’arrêta dans un petit bois et il s’endormit au pied d’un chêne.
Au réveil, il constata qu’on l’avait délesté de sa bourse et que son cheval avait disparu.
Il chemina à pied et demanda l’hospitalité à une jeune paysanne, enchantée de se trouver en si noble compagnie.
Elle offrit au seigneur ce qu’elle avait de meilleur, en l’occurrence une soupe aux herbes, des œufs frais et une poêlée de champignons.
Tiphaine mangea de bon appétit et remercia chaleureusement la jeune Aliénor à qui il souhaita de trouver un mari.
« S’il pouvait vous ressembler, Messire, j’en serais si heureuse » dit audacieusement la demoiselle.
Tiphaine se contenta de sourire et il accepta avec joie le gîte qu’elle lui proposait.
Le lendemain, pour la remercier de son hospitalité, il coupa du bois et répara une barrière endommagée par les chevreuils qui ne manquaient pas de venir aux abords de la chaumière.
Il prit congé d’Aliénor en lui promettant une invitation en son manoir le plus rapidement possible.
Quant à Morgan de Cast, il dut affronter une escouade de brigands et quand il rentra dans ses foyers, il dut constater amèrement que si les chevaliers de Brocéliande avaient repoussé des ennemis venus par la mer, ils s’étaient trouvés en difficulté face à des brigands qui apparemment hantaient les forêts pour détrousser les voyageurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire