lundi 5 août 2019

Renaissance


Renaissance
Il flottait un air de fête dans le domaine du Pas du Houx et chacun propageait, à sa manière, la fabuleuse rencontre de Clélia et de Dorian, le seigneur du château.
On en fit une légende qui s’étoffa au fil des conteurs, s’agrémentant de détails toujours nouveaux destinés à embellir cette histoire déjà fabuleuse.
Gwendoline s’empressa de broder une belle nappe de mariage. Fleurs, oiseaux, paysages bretons illustrèrent ce véritable livre d’images animé.
Les fiançailles furent célébrées au son des binious et de la cornemuse et les danses furent particulièrement suivies.
On dansa avec cœur puis chacun rentra dans ses foyers, heureux d’avoir participé à un bel événement festif.
Fleur et Lilian, les frères de Dorian contèrent fleurette à plus d’une belle croisée au bal mais aucune n’eut vraiment leur faveur car ils souhaitaient ne pas être en reste avec leur aîné et désiraient follement connaître une histoire d’amour qui les propulserait dans le monde légendaire.
On arrêta une date pour le mariage.
Gwendoline promit d’y participer et elle prépara activement une jolie toilette de noces pour elle et sa fille Cordélia. Même la poupée eut droit à une tenue festive.
Le jour tant attendu vint.
La célébration du mariage se fit à l’église de Tréhorenteuc, ce qui provoqua une vive émotion pour la mère du marié qui se revoyait, pimpante dans sa jolie robe de mariée, au bras du comte Louis, l’amour de sa vie.
Elle versa quelques larmes en toute discrétion puis elle se reprit car elle se devait à sa fille et à son avenir.
Je suis tout pour elle, se dit-elle et il me faut être digne de sa confiance. Puissè-je un jour assister à ses noces !
Quant à Fleur et Lilian, ils étaient heureux de revoir leur mère qui leur avait beaucoup manqué.
Nous sommes de jeunes hommes, certes, dirent-ils en aparté à leur mère chérie mais nous aurons besoin de vous, notamment pour nous dire si le choix d’une épouse désignée est le bon, c’est pourquoi nous souhaitons que vous reveniez au château, dès que Dorian en aura terminé avec l’édification de son château personnel.
Nous serons les nouveaux seigneurs du Pas du Houx car Dorian, à présent représente Brocéliande et il ne s’appartient plus.
Les mariés étaient grandioses. Dorian portait un gilet brodé par sa mère et les notes colorées jetaient une lumière qui contribuait à le transfigurer.
Clélia avait une robe absolument féerique : c’est le mot qui convient car c’était le présent de sa marraine, la fée, celle-là même qui avait contribué à la rencontre des amants, devenus légendaires.
Le repas, à la fois simple et fastueux, glorifiant les produits du terroir, fut au goût de tous.
Le menu consistait à mettre en valeur les productions locales : on vit ainsi défiler les langoustines du Guilvinec, les jambons rôtis à la ferme accompagnés par des légumes de saison et des champignons, des fromages de chèvre et enfin le fameux Kouign Aman, ou gâteau de beurre, le gâteau breton fourré aux pruneaux et les fraises de Plougastel qui firent les délices de chacun.
On dansa à nouveau et cette fois Fleur et Lilian firent une rencontre qui leur parut prometteuse d’avenir.
Les mariés s’éclipsèrent pour célébrer leur union et l’on vit flotter dans les jardins des bouquets d’amour que toutes les jeunes filles en âge d’être mariées s’ingénièrent à capter, pour être sûres de na pas être oubliées par les fées.

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