Bérénice, reine des œillets
Dans son petit royaume fleurant bon l’œillet de toutes les
couleurs, Bérénice aimait se promener, allant d’une allée à une autre et se
penchant parfois pour respirer le parfum de ces fleurs inspirant le désir.
Un jour, alors qu’elle admirait un œillet particulier, plein
de charme et envoûtant par son parfum, un prince apparut dans l’outre-miroir de
son royaume.
Il descendit de sa calèche et s’avança vers elle, un luth à
la main.
Le prince Édouard des Hautes Landes improvisa une ballade
parlant d’amour et de passion.
Après cette aubade, Bérénice invita le prince à venir se
reposer dans son palais miniature.
Un déjeuner de charme fut servi, aumônières de confits de
légumes, riz aromatisé aux fruits de mer et aux perles de manioc, truites
servies sur un lit de cresson et de multiples desserts ou entremets.
Une pastilla aux pigeons et une autre, aux amandes et à la
crème furent partagées par tous, le personnel et les cuisiniers compris.
Un ballet de danseuses succéda à ces agapes et ce fut un
intermède des plus charmants.
Édouard des Hautes Landes se plut tant en la compagnie de
Bérénice, reine des œillets qu’il décida de ne jamais la quitter et, pour ce
faire, il la demanda en mariage et son consentement donné, il fit préparer de
belles noces, promettant néanmoins à sa future épouse que son propre palais
serait fleuri de ces bulbes qui donnaient un parfum digne de celui de la reine
de Saba et des jardiniers furent recrutés pour faire et entretenir des plates-bandes
où ces fleurs d’amour brilleraient de tous leurs feux.
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