samedi 22 février 2020

Le Prince Turquoise


Le Prince Turquoise
Dans son palais de cristal, le prince Turquoise méditait sur les beautés de la nature et il tentait d’exprimer ses émotions et ses pensées sur des parchemins dont la première lettre était une enluminure savamment dessinée et décorée.
Il crut apercevoir l’ange du matin se promenant dans ses jardins.
Pour avoir l’honneur de cheminer à ses côtés, il rangea son écritoire, mit sa houppelande et chaussa ses bottines.
Il avait beau hâter le pas, il ne voyait de l’ange que le dos, apparemment pressé.
Fort heureusement pour le prince, l’ange s’arrêta devant la roseraie et respira le parfum des roses, délicat en cette saison printanière.
Tenant des distances respectueuses, le prince se rapprocha de l’ange et attendit qu’il soit prêt à lui parler.
Il n’en eut pas le loisir car une tempête s’abattit brusquement sur le domaine princier.
L’ange disparut, emporté par une tornade virulente.
Retrouvant sa vigueur et sa volonté de dominer la situation, le prince rentra au palais et se vêtit en conséquence.
La pluie tomba sans relâche et il fallut attendre encore pour voler au secours de l’ange si besoin était.
Quand le rideau de perles d’eau devint plus léger, le prince fit seller son cheval Perle et partit à la recherche de l’ange.
Lorsqu’il croisait des paysans qui remédiaient aux dégâts causés par la tempête, il demandait s’ils avaient vu passer un ange mais la réponse était toujours négative.
Il fit ainsi le tour du monde et finalement, de guerre lasse, il revint dans son domaine, fourbu et quelque peu désabusé.
Dès qu’il fut reposé, il reprit ses habitudes et se mit en devoir de fixer toutes les merveilles qu’il avait pu contempler en chemin, à commencer par le Taj Mahal qui l’avait vivement impressionné et lorsqu’il releva la tête, sa tâche achevée, il eut la joie d’apercevoir, cheminant dans ses jardins, l’ange du matin qu’il avait cherché en vain sur la surface de la terre.
Il se rendit à son appel et tous deux échangèrent des propos passionnés car leur but était le même, à savoir la préservation d’un monde merveilleux en danger.

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