mercredi 11 mars 2020

Marjolaine


Marjolaine
Elle avait ainsi été prénommée tant sa beauté et sa fraîcheur offraient un apaisement salutaire dès qu’on la voyait : Marjolaine était la fée bienfaitrice de la maison, du village et des alentours.
Adolescente, elle suscita un véritable émerveillement et les demandes en mariage devenaient difficiles à repousser car il ne fallait surtout pas irriter les soupirants éconduits.
Elle n’était pas prête, voilà tout, c’est ce que l’on fit savoir à la ronde et chacun se calma, en espérant être le premier à être accepté.
Délivrée de ces assauts répétés, Marjolaine respira plus librement et se rendit à une fontaine située non loin de son domicile pour rendre grâce à la nymphe qui l’habitait.
Assise sur un banc de pierre, elle se livrait à des travaux d’aiguille, lisait des romans où la nature jouait un rôle salvateur, confectionnait des colliers de perles et écrivait parfois de petits textes où elle confiait ses rêves et ses annotations.
Les enfants aimaient venir la voir et des jeux se multipliaient car la jeune fille était dotée d’une grande imagination.
Un jour, un cavalier s’arrêta à la fontaine pour s’y désaltérer et donner à boire à sa jument Vent d’écume.
C’était un jeune homme aux manières courtoises et les jeunes gens échangèrent des propos empreints de politesse et d’élégance.
Il revint à la fontaine le lendemain, y attendit sa belle précieuse mais ce fut en vain car ce jour-là Marjolaine se rendait au marché pour y vendre les produits issus de ses créations, colliers et almanachs personnalisés où apparaissaient des textes de sa composition.
Stanislas  de Guérande, tel était le nom du jeune homme ; lassé d’attendre une belle qui semblait avoir disparu se livra au hasard et au vol particulier d’un rouge-gorge qui semblait vouloir lui ouvrir la route et finit par se trouver nez à nez avec sa princesse.
Décidé à ne plus la perdre, il chemina au pas de sa jument à ses côtés et arriva à la porte de sa demeure.
Invité à venir prendre des rafraîchissements, il accepta bien volontiers et félicita les parents de Marjolaine pour la parfaite éducation qu’ils avaient donnée à leur fille.
Avant de se retirer, il demanda l’autorisation de venir lui faire sa cour et pour parfaire sa demande, il offrit à une Marjolaine toute rougissante une bague qui lui venait de sa grand-mère.
Chacun se félicita de voir un avenir radieux à la plus belle jeune fille du village et les bébés qui naquirent par la suite portèrent les prénoms de Stanislas et de Marjolaine pour arborer les couleurs de l’amour.

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