jeudi 26 août 2021

Le seigneur des blés d'or

Il a conduit les bœufs, manié la faucille et a toujours arboré la cocarde de l’élégance le dimanche après-midi.

Fauché par une remorque sur la route, un jour fatal, il a perdu l’usage d’un genou, se trouvant heureux d’avoir pu éviter l’amputation de la jambe.

Il a fallu sept interventions chirurgicales, le chiffre magique des contes de fée mais tu as toujours gardé la prestance de celui qui pratiquait un sport noble, provincial et breton à la fois, le cyclisme et le destin t’a conduit près de Notre Dame des Cyclistes où l’on te rend un adieu liturgique, une célébration comme celle que tu suivais, de ton lit médicalisé, à la maison.

Tous nos proches, voisins et amis retiennent de toi, Bernard, ton courage silencieux, ta force mentale et ton sens de l’honneur.

Quant à moi, ton épouse, à qui tu as épargné les vicissitudes du quotidien, me laissant écrire avec indulgence les contes de fées qui surgissaient en moi comme les poupées et les roses de mon enfance perdue, je ne sais comment je pourrai vivre sans ton ombre tutélaire et protectrice, celle d’un géant.

Nos fils, Jean-Bernard et Jean-Noël qui se sont relayés sans relâche pour t’épargner l’excessive douleur causée par de multiples maladies et les traitements nécessaires à ta survie, de plus en plus nombreux et répétitifs, ils connaissent à présent l’immense chagrin d’avoir perdu plus qu’un père, un ami, un confident, celui à qui l’on pouvait tout dire et tout demander.

Le seigneur des blés d’or n’avait que le grand cœur de ceux qui donnent sans jamais compter.

Bernard, mon amour, mon mari, je te garde pour toujours au plus profond de mon être et je te dis au revoir dans l’azur éternel des cieux.

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