jeudi 5 août 2021

Les perles océanes de l'éternité

 



Surfant sur l’écume des vagues, les nouveaux chevaliers sont partis à la conquête des perles de l’éternité.

Nouveau Graal océanique, ces perles reposent dans des huitres perlières qui arborent sur la nacre de leur réceptacle une marque minuscule dorée, dragon ou hippocampe.

Parées d’un diadème en corail et en perles, douze sirènes gardent la porte océane de la sphère miraculeuse où l’on trouvait, à condition d’y plonger, les coquillages recélant un trésor à nul autre pareil, une perle, jamais identique à une autre, pour qu’elle forme, avec de multiples sœurs de beauté, le plus splendide des colliers.

Ludmilla, Sarah, Maria, Graziella, Marina, Alba, Nadia, Elsa, Silvia, Olga, Sandra, sous la coupe de Péroline, la reine des sirènes, décrivaient des arabesques perlées, incitant les pêcheurs à rompre leur cercle enchanteur pour plonger à la recherche des perles de l’éternité mais, refermant le bénitier ouvert de leur ronde accueillante pour emporter les imprudents dans les profondeurs océanes, les précipitant dans une mort certaine.

Conscient du danger, Galahad, le lointain descendant d’un chevalier de la Table Ronde, entreprit la conquête du singulier trésor.

Protégé par une fine pellicule de coquillages en poudre compacte, il plongea en utilisant un tuba de murène ruban bleu et il réussit à s’infiltrer dans le cercle sacré sans se faire capturer.

Il prit pied sur un glacis de sable fin et suivit le tracé d’un chemin mouvant qui finit par révéler la présence d’huitres perlières, prodigieuses et porteuses d’espérance.

Au comble de l’émotion, Galahad emplit un petit sac de ces richesses marines puis il trouva l’énergie nécessaire pour remonter à la surface.

Les sirènes avaient disparu. Cependant, à la surface des vagues, lovée dans une coquille dorée, semblable à Vénus, une femme merveilleuse le contemplait.

Elle portait une couronne de nacre, de perles et de corail.

Sa nudité, masquée par des sequins d’or, elle resplendissait, éclipsant le soleil couchant teinté de feu.

Elle tendit la main avec grâce et Galahad lui offrit spontanément son sac de perles éternelles.

La reine Océane confia cette collecte à un banc de dauphins qui disparurent en bondissant dans un sillon d’écume, légère et vigoureuse à la fois.

Puis la reine offrit son bras à Galahad et le reçut galamment dans le berceau de sa coquille royale.

Tous deux s’étreignirent spontanément et, au petit matin, Galahad, étendu sur le sable de son atoll, à demi-nu mais portant autour du cou un magnifique collier de perles d’éternité, eut l’éblouissante révélation du rêve accompli : une rose de nacre couverte de perles retenait son pagne et dans le miroir de l’eau, apparut le doux visage de sa reine, Océane, la perle éternelle de son devenir.

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