dimanche 12 février 2023

Halte dans l'île aux fleurs


Tandis que Myrtille et Myosotis vivaient dans leur palais comme dans un camp retranché, Narcisse et Fleur savouraient la beauté de l’île qui leur servait d’escale.

L’île était fleurie et l’on voyait voler des papillons, bourdonner des abeilles ; de plus, l’on entendait des chants d’oiseaux nichés dans les buissons, les arbustes et les arbres.

Une demeure de qualité semblait leur être réservée.

Ce n’était pas un palais mais la construction en bois exotique était dotée d’immenses verrières qui donnaient l’impression d’être au cœur de la nature.

Les meubles, confortables, paraissaient avoir été conçus pour satisfaire de jeunes ménages entourés d’enfants.

Les serviteurs des princes leur préparèrent un bain réconfortant et les aidèrent à trouver la clé du sommeil en leur servant un repas savoureux cuisiné dans une magnifique pièce aménagée pour mettre en valeur les ingrédients entreposés dans une pièce réfrigérée.

Chaud froid de volaille, plateau de fromages, salade aromatisée aux plantes et aux fleurs, mille-feuilles à la crème caramel charmèrent les princes qui se sentirent disposés à admirer la tombée du soir avant de se coucher.

Le Maître queux mit à profit une cuisine équipée de toutes sortes d’ustensiles précieux et de denrées fraîches pour préparer une myriade de repas qui les aideraient à tenir un véritable siège si des signaux guerriers se profilaient à l’horizon.

On attendit fébrilement des messages mais les cieux demeurèrent silencieux. Pas le moindre bruissement d’ailes déployant des banderoles.

Dans l’espoir de voir apparaître les fabuleux messagers, les princes arpentèrent l’île, découvrant chaque jour des fleurs et des roches dorées.

Fleur écrivait des poèmes et Narcisse s’adonnait à la sculpture. Il emportait avec lui un burin et il magnifiait les roches en suivant un thème sublimant l’amour qu’il éprouvait pour la belle Myrtille.

Les poèmes de Fleur s’adressaient à Myosotis et il entremêlait la fleur et la femme aimée en un doux chant mélodieux :

« Myosotis, l’éclat de tes yeux a percé mon cœur et je t’offre les rubis qui s’échappent de la plaie vive palpitant au vent de l’amour ».

Il noircissait les parchemins, faisant de son aimée une déesse sculptée qui se voulait nuage de rosée.

Vint enfin le temps de la raison et de l’inquiétude.

Ardemment épris et ne supportant plus l’absence de l’objet de leurs désirs, sans aucune nouvelle, les princes décidèrent de revenir dans l’île des dragons pour combattre ou pour lutter contre l’indifférence de leurs belles amantes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire