Plongée dans un roman passionnant, Anne-Lise se sentit happée par un tourbillon de phrases et de maximes.
Elle perdit connaissance et à son réveil, elle se trouvait dans une île -livre dont on feuilletait les pages pour emprunter des chemins inédits : source de fée, village poème, forêt de l’enchanteur.
Curieuse de savoir à quoi pouvait ressembler un village poème, Anne-Lise prit cette direction.
Lorsqu’elle arriva dans le hameau, elle découvrit qu’un poème de Ronsard Mignonne allons voir si la rose … était le pivot odorant de ce monde enchanté.
Les maison en forme de rose, toutes différentes, semblaient être le havre de poètes et de romanciers. Une maison portait son nom. Anne-Lise y entra et admira une admirable décoration toute en finesse et originalité.
Une pièce contenait un secrétaire en bois de rose, un piano aux touches roses et une bergère.
Elle prit place dans la bergère, ferma les yeux un instant et perdit rapidement la notion de temps.
Lorsqu’elle reprit pied dans la réalité féerique du moment, un parfum de rose, d’épices, cardamome, gingembre et curcuma flottait dans la demeure.
Une soupière trônait sur la table de la salle à manger où se trouvaient déjà des personnages de contes de fées, princes , princesses et leurs fidèles serviteurs.
La place d’Anne-Lise était en vis-à-vis du maître des lieux, La Bête rendue à son état de prince.
« Logique pensa Anne-Lise puisque nous vivons au cœur de la rose ».
Espérant qu’on ne lui propose pas un gage en échange de son hospitalité, Anne-Lise savoura un excellent repas : velouté à la rose, crêpes Suzette, carpaccio de bar aux agrumes ravirent son palais.
« Je vois que vous appréciez le poisson préparé avec des agrumes lui dit son voisin, le prince Ali, porteur d’un turban turquoise orné d’une aigrette en diamants. Si vous venez dans mon palais, je demanderai à mon cuisinier de vous préparer une daurade royale aux épices. Il la cuira en utilisant un tajine et il assaisonnera ce poisson délicat d’une sauce chermoula, à base de bergamote, d’épices diverses et de sel de l’ Himalaya ».
Il se tut et un nuage rose flotta dans la pièce à cette évocation.
Vinrent ensuite les desserts, gelée à la rose, pastilla à la crème, confit de pétales de fleurs accompagnant des pâtisseries orientales.
Anne-Lise prit congé après avoir bu du thé à la verveine.
Elle s’endormit rapidement, rêvant qu’elle naviguait à bord d’un voilier qui la conduisait dans le royaume du prince Ali.
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