vendredi 3 janvier 2025

Fleur et Jasmin, les enfants prodiges

 

 

C’est en cueillant une rose sublime aux pétales arc en ciel, au parfum envoûtant de Reine de Saba qu’Aloys se trouva face à son destin.

Un guerrier vêtu de noir, au casque surmonté d’un aigle, tenta de lui prendre la fleur. Aloys la donna à son écuyer, lui enjoignant de la porter à la duchesse pour qu’elle s’en pare sous le nom de Jézabel.

Tirant son épée Joyau de son fourreau, il repoussa les assauts du guerrier avec ardeur. Sa force l’assimilait à celle du Duc de Guise, dit le Balafré.

Au moment où Aloys s’apprêtait à donner le coup fatal à son adversaire, un sbire l’attaqua par derrière et lui fendit le crâne d’un coup de sabre.

Ses yeux se voilèrent et il vit s’envoler un aigle qui poussait un cri de victoire. On ramena son corps ensanglanté au château.

Les petits ducs Fleur et Jasmin, âgés de deux ans pleurèrent ce père qui les chérissait.

La duchesse prit le nom de Jézabel selon les souhaits de son défunt époux, dépêcha des jardiniers sous bonne escorte pour faire une couronne de ces fleurs qui lui avaient coûté la vie.

Ils écussonnèrent les buissons de roses situés dans la zone où le duc avait perdu la vie, victime d’une lâche agression. Ils transplantèrent les boutures dans la roseraie du château.

Jézabel fit édifier un mausolée en marbre blanc pour que son époux trouve le repos éternel en attendant qu’elle le rejoigne.

De nouveau veuve, Jézabel se jura de se consacrer à l’éducation de ses enfants et elle confia la gestion militaire du duché à l’homme de confiance de son époux, le vicomte Ambroise de Rochefort.

C’était un homme de belle prestance, au courage sans faille.

Rassurée par les qualités du vicomte et son aptitude à gérer l’entretien militaire du duché, Jézabel se consacra à la partie domestique du domaine et à l’éducation de ses enfants.

Prince et Claudine grandissaient en sagesse, force et beauté. Prince avait hérité des velléités guerrières de son père, mort au combat pour sa reine et il aimait mettre ses pas dans ceux d’Ambroise de Roquefort.

Montant à cru un poney blond, un sabre de bois à la ceinture, il galopait fièrement auprès du défenseur du domaine de sa mère.

Claudine promettait d’être une belle jeune fille. Ses yeux d’iris fascinaient ses petits frères.

« Je t’épouserai quand je serai grand » disait Jasmin, prêt à s’enflammer pour une cause poétique.

Fleur avait un penchant pour la lutte et en grandissant, il ressemblait tant à son père Aloys que Jézabel sentait son cœur battre la chamade en le regardant.

Elle priait pour qu’aucun aigle ne lui enlève l’un de ses enfants.

Lorsqu’elle en avait le temps, elle se retirait dans sa chambre, s’asseyait près de son secrétaire en bois de rose et écrivait des poèmes qui lui venaient spontanément à l’esprit.

Un soir, elle trouva un thème à développer et commença un récit qu’elle intitula Le Roman de Jasmin.

 

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