La reine Anémone fut si heureuse de recevoir l’orchidée fétiche qu’elle la baptisa Falbala.
Un repas festif fut improvisé pour récompenser les chevaliers et leur escorte.
On mit à mal les bocaux de salaisons et une poule au pot mode Henri IV rassasia les hommes épuisés par leurs longues chevauchées.
Crêpes et confits de fleurs suivirent et l’on se régala d’hydromel et de boissons à base de gentiane.
Aloys proposa discrètement une bourse de louis d’or à la dame qui partagerait son lit à baldaquin.
Dame Florette, veuve et mère deux enfants en bas âge, accepta la proposition. Elle connut une nuit de félicité qui la changea des assauts brefs auxquels son époux l’avait habituée. Elle faillit refuser la bourse d’or mais la prit timidement en pensant à ses enfants.
De son côté, Aloys la trouva si charmante qu’il pensa demander qu’elle reste à son service. Il l’anoblirait pour envisager une union si elle y consentait.
La reine Anémone transmit la proposition du chevalier à sa dame de compagnie qui l’accepta sans hésiter.
Aloys était si épris de Florette qu’il abrégea son séjour. Il s’excusa auprès de la reine, quitta ses amis à regret.
Prince, six ans et Claudine, trois ans s’enthousiasmèrent à la perspective d’un voyage. Leur mère, dotée par la souveraine et comblée de cadeaux, rouleaux de soie, parures de perles et linge de table, prit la route en compagnie du bel amant que le destin avait mis sur son chemin.
Ils s’éloignèrent rapidement, escortés par les guerriers d’Aloys.
Après avoir étudié les plans du carré magique où poussait l’orchidée Falbala, les jardiniers de la reine prirent la route à leur tour, encadrés par du personnel de service et des pages prêts à croiser le fer s’il le fallait.
En attendant la précieuse cargaison, on prépara le sol destiné à recevoir les boutures.
Un enclos devint l’objet de soins constants.
On construisit un pavillon propice aux rêveries créatrices.
La reine fit venir ses couturiers et ses dessinateurs de mode afin de réaliser une tenue d’apparat où Falbala apparaîtrait dans tout son éclat.
Une robe de dentelle, de soie imprimée, incrustée de quartz rose s’harmonisait tant à la majestueuse beauté d’Anémone qu’elle porta bientôt le nom de Falbala, l’orchidée magique qui lui conférait définitivement le caractère sacré de sa charge.
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