Violaine se hâta de trouver un logement proche du château où la Dame Blanche apparaissait parfois, versant des larmes et soupirant aux dires de ceux qui l’avaient vue, errant pieds nus, un bouquet d’asphodèles dans les bras.
Elle eut la chance d’avoir une chambre dans un hôtel Au cerf blanc situé dans un hameau voisin de la seigneurie.
Après avoir mangé des galettes de sarrasin et des crêpes, Violaine mit un châle sur ses épaules, prit sa canne de marche et se mit en devoir d’aborder son aïeule.
La Dame Blanche lui apparut au détour d’un chemin. Elle fut si surprise en apercevant Violaine qu’elle en laissa tomber son bouquet d’asphodèles.
« Oksana, ma chère Oksana, tu es venue voir ta maman » dit l’apparition en tendant ses bras diaphanes.
Recevant le voile léger d’une brume parfumée, Violaine sentit que ses propres larmes cascadaient en perles fines.
Elle dit à l’apparition, Angélique, qu’elle était une descendante de sa fille chérie.
Elle apprit à son aïeule que le prince aimé ne l’avait pas oubliée et qu’il était mort au combat pour le tsar.
La Dame Blanche se matérialisa à cette nouvelle et elle apparut dans toute sa beauté juvénile.
Elles prirent place sur un banc.
Violaine parla longtemps, laissant parler son cœur et ses paroles s’accompagnaient de perles irisées qui tombaient dans la pochette de soie emportée pour contenir un mouchoir et quelques pièces d’or.
« Tes paroles ont apaisé ma souffrance, mon enfant. Elles m’ont touchée, formant un ruban de miel sur mon cœur meurtri. Je ne suis plus seule désormais puisque tu es là. Je te donne rendez-vous demain, en ce même lieu, pour t’offrir un cadeau d’adieu ».
Sur ces mots, Angélique se dématérialisa, redevint la Dame Blanche de la légende un court instant avant de disparaître définitivement.
Violaine s’en revint Au cerf blanc, heureuse du proche dénouement de son histoire.
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