Grâce aux perles de la Dame Blanche, Violaine fit construire à son retour au pays natal une maison de charme meublée avec élégance et une boutique dédiée à la mémoire de son aïeule.
Elle écrivit deux romans mettant en lumière le sort cruel qui avait été réservé à son ancêtre, l’un pour les adultes et l’autre pour les enfants.
Impressionnés par cette légende hors du commun, les enfants représentèrent des scènes notables par des dessins voire des mangas.
Certaines œuvres étaient si parlantes que Violaine les fit encadrer et orna la pièce centrale de la boutique de ces créations originales.
Outre ces livres, des bijoux confectionnés à partir des perles qui lui étaient propres étaient destinés à la vente.
L’arrière-boutique était un atelier où Violaine passait des heures à monter ces bijoux et à réaliser d’importantes compositions florales dont l’asphodèle était central.
Dans le langage des fleurs, l’asphodèle symbolise un amour perdu.
« Mon aïeule, la Dame Blanche apparaissait avec un bouquet d’asphodèles dans les bras car elle s’était mariée avec son futur bourreau par dépit.
Or, je lui ai révélé la fin tragique de son prince adoré qui l’avait toujours aimée. Elle a donc abandonné ses bouquets d’asphodèles et munie du livre d’heures que je lui ai apporté pou adoucir sa peine, elle a renoncé à l’errance éternelle pour rejoindre son prince dans les champs célestes.
Néanmoins, je tiens pour centrale la présence de l’asphodèle qui symbolise si bien la douleur aigüe qu’elle ressentait, infiniment supérieure à celle du supplice de l’enterrement à vif subi sans résistance de sa part.
C’est cette indifférence à la mort qui avait frappé le braconnier témoin de l’incroyable scène cruelle à laquelle il avait assisté ».
L’intérêt pour l’histoire fut tel que Violaine ajouta une aile à sa boutique. Elle créa un salon de thé, engagea du personnel et consacra quelques heures au récit du drame et à son expérience personnelle.
Un jour, un jeune homme entra dans le salon de thé, un service de samovar en argent massif à la main en guise de cadeau. Du linge de table brodé à la mode Maroussia complétait ce legs.
Il venait de la lointaine Russie et avait entendu parler de la Dame Blanche, femme aimée par l’un de ses ancêtres.
A cet instant, un voile diaphane flotta dans la pièce et Violaine sut qu’elle venait, à son tour, de rencontrer son prince.
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