Violaine avait hâte de retrouver la Dame Blanche. Elle lui avait promis un cadeau et la jeune fille était très intriguée, pressentant que ce don aurait une emprise sur sa vie.
Aux premières heures du couchant, elle s’assit sur le banc de la veille, un livre d’Heures à la main. Elle en tournait les pages, admirant les enluminures et les miniatures représentant des scènes du Nouveau Testament. Ce livre permettra à l’âme tourmentée de son aïeule de trouver la paix avait-elle songé et elle comptait le lui offrir.
Une brise parfumée s’empara de sa personne et elle s’endormit, bercée par le chant des oiseaux.
Elle se réveilla à l’aube. Déçue d’avoir manqué son rendez-vous, elle remarqua néanmoins une boite élégante à ses côtés. Le livre avait disparu : la Dame Blanche avait deviné qu’il lui était destiné.
Elle emporta la boite et l’ouvrit dans sa chambre : une fabuleuse robe de mariée y était enveloppée dans du papier de soie avec deux alliances ouvragées et un diadème de princesse.
Une enveloppe à son nom contenait le mariage suivant :
« Chère Violaine au sourire si doux, je te lègue la robe de mariée que j’avais cousue pour épouser le prince de mon cœur, mon Volodia bien-aimé. Voici également les alliances que nous aurions du porter si le destin n’avait pas appelé mon prince sur un champ de bataille où, tu me l’as appris, il avait trouvé la mort. Quant au diadème, c’est celui de l’archiduchesse Sophie, sa mère. Le prince me l’avait confié avant son départ en gage d’amour.
Voilà ma chère enfant. Grâce au livre que tu m’as offert pour le salut de mon âme, je n’errerai plus sur les berges de la rivière comme une âme en peine et retrouverai mon bien-aimé dans les jardins fleuris du Paradis.
Sois heureuse, Violaine ! De là -haut, je veillerai sur toi et je crois que l’amour viendra bientôt à ta rencontre.
Saisis le bonheur, ne le laisse pas fuir et porte ton choix sur un jeune homme aimant qui te rendra heureuse ».
Violaine laissa couler ses larmes qui se transformèrent en perles.
Le lendemain, nantie de ces trésors, elle prit le chemin du retour.
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