samedi 21 décembre 2019

Au bonheur des Fées


Au bonheur des Fées
La forêt de Brocéliande bruissait du renouveau qui s’installait dans les feuillages sous l’impulsion de dame Hortensia et de sa cour de la Table Ronde.
Une visiteuse assidue, Laura de Beauregard venait la seconder lorsqu’une décision lourde de sens s’imposait à tous.
Ces dames étaient très respectées en Brocéliande et dans toute la Bretagne qui devenait le refuge évident des oiseaux, des voiliers, des marins et des chevaliers qui erraient en quête d’aventures.
De nombreux postulants aux fauteuils libres de la Table Ronde, notamment celui du Fauteuil Périlleux, se présentaient avec espoir et chaque fois, s’ils n’étaient pas désignés tout de suite, du fait de la maladie ou d’une absence d’un chevalier dont le nom s’inscrivait sur le dossier du fauteuil, ils avaient une place assurée dans un lieu résidentiel très confortable où l’on mettait à leur disposition les privilèges de la cour.
Célio, à Venise, avait sélectionné de preux chevaliers pour sa table ronde vénitienne et chacun avait à cœur de veiller à ce que la cité éternelle le demeure à tout jamais.
Laura qui n’avait pas oublié ses amours occitanes eut l’idée de créer une table ronde en ces lieux magiques que sont Monségur et sa campagne environnante.
Retrouvant son dynamisme d’antan, elle leva une escorte et ils partirent un beau matin dans l’espoir de créer un lieu d’anthologie pour perpétuer la mémoire des chevaliers morts pour l’Occitanie.
Pendant ce temps, les affaires allaient bon train à Tréhorenteuc et l’abbaye de Timadeuc devenait de plus en plus prospère grâce à l’approvisionnement régulier en fromages, fruits et légumes et confiseries diverses qui provenaient de leurs ateliers.
Des jeunes gens se rendaient souvent à la fontaine de Barenton ou autres lieux magiques en espérant y trouver l’âme-sœur qui deviendrait le centre de leur vie.
C’est ainsi que Damoiselle Laudine et le duc de Bretagne, Alain le conquérant se trouvèrent un beau soir près du val-sans-retour, dans les méandres fleuris de la lande.
«  Dame de beauté, ô ma Reine, je voudrais que vous soyez à mes côtés pour le reste de mes jours car je sens mon cœur palpiter et prêt à s’envoler vers les hautes sphères spirituelles lorsque je vous contemple.
Je suis duc mais je souhaiterais être un roi pour déposer ma couronne à vos pieds.
Offrez moi votre main, par pitié car je mourrai si vous n’êtes pas mienne ».
Ces paroles émurent la demoiselle et elle consentit, dans un premier temps, à marcher aux côtés de ce duc, si gentil et si animé de tendres pensées à son égard.
Le duc fit ensuite monter la belle dans son carrosse et ils partirent pour son duché afin d’y faire plus ample connaissance.
Ce fut une belle rencontre et lorsque les cloches sonnèrent à toutes volées, chacun sentit sa poitrine se gonfler d’un juste orgueil et fut heureux que de si belles noces aient pu trouver leur point d’aurore en ces lieux féeriques du val-sans-retour qui avaient retrouvé tout le mystère de leur naissance depuis le départ de la redoutable fée Morgane et de ses enchantements maléfiques.
De nombreuses petites fées et des lutins facétieux hantèrent à nouveau cette forêt dotée de mille charmes et des histoires de rencontres et d’amour mises en œuvre par ces petits êtres dotés de pouvoirs magiques naquirent parmi les feuillages qui colportèrent avec l’aide des passereaux et des colombes de merveilleux moments de l’histoire humaine.

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