jeudi 12 décembre 2019

Hortensia


Hortensia
Céleste mit au monde une ravissante petite fille. Elle semblait être née pour porter la coiffe bretonne. Afin de magnifier la région qui l’avait vu naître, Céleste souhaita qu’on la prénomme Hortensia, choix qui fut retenu par son époux, toujours amoureux de son épouse.
Avec son accord renouvelé, elle fit venir de Tréhorenteuc une jeune fille pour la seconder dans l’éducation de l’enfant.
C’est ainsi que Camélia vint au château d’Amboise et qu’elle introduisit dans les cuisines les recettes célèbres de la galette de sarrasin, les crêpes fines, le kouign-amann et le kig a Farz qui connut l’adhésion de tous.
La petite Hortensia grandit en sagesse et en beauté et elle se singularisa dans la connaissance des oiseaux. Elle n’avait pas son pareil pour imiter leur chant et elle se plaisait à les observer dans le parc du château.
Elle refusa qu’on lui offre une volière car disait-elle, les oiseaux sont faits pour vivre en liberté.
Son amour des oiseaux devint célèbre aux alentours et on la considéra comme une sainte, émule de Saint François d’Assise.
Céleste offrit au chevalier un second enfant, un petit garçon, robuste et parfait quant à la délicatesse des traits et on le prénomma Arthur, en référence au roi breton qui régenta la terre de Brocéliande.
Vinrent ensuite Louis, Jean et une délicieuse enfant qui fut prénommée Clotilde en souvenir de la dame qui offrit aux Francs les coutumes chrétiennes qui s’imposèrent à son époux lors d’une bataille fameuse.
Selon la légende, Clovis qui était en train de perdre une bataille essentielle pour la paix du royaume adressa une supplique : Dieu de Clotilde, si tu m’accordes la victoire, je jure de me convertir à ta religion.
Ainsi fut fait et Clovis reçut un couronnement à Reims, ce qui fut le début d’une longue tradition.
Afin de se consacrer pleinement à l’éducation de tous ces enfants, Céleste eut l’idée d’envoyer momentanément Hortensia en terre de Brocéliande, ce qu’accepta l’heureux père d’une lignée fabuleuse.
On prépara une jolie calèche pour Camélia et sa filleule Hortensia. Des dames de compagnie et des serviteurs suivaient dans un autre attelage avec des provisions de bouche et de multiples cadeaux destinés aux habitants de Tréhorenteuc où les attendait une maison rénovée avec des appartements attenant à l’édifice principal.
Hortensia fut enchantée de découvrir ce charmant village et les chants jaillirent spontanément de ses lèvres, ce qui fut un appel des roitelets, mésanges et rossignols qui vivaient aux alentours.
Lorsqu’elle se fut accoutumée à sa nouvelle vie placée sous le signe de la campagne et de ses enchantements, elle exprima le désir de se rendre au miroir aux fées où, disait sa mère, elle avait rencontré son père, le chevalier Philippe d’Amboise.
Hortensia avait appris à broder et elle emporta le nécessaire luxueux que sa mère lui avait offert pour ses dix ans et elle partit d’un bon pas vers cet endroit mythique, suivie par sa nourrice fidèle et un couple de serviteurs.
Il faisait beau et par chance, des libellules volaient gracieusement au-dessus de la pièce d’eau qui faisait la fierté des amoureux du val-sans-retour.
Hortensia se mit à chanter et une nuée d’oiseaux, des passereaux l’accompagnèrent mélodieusement.
Cette première journée fut si fabuleuse qu’Hortensia se jura de revenir pour trouver à son tour la clef de son destin.

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