dimanche 15 décembre 2019

Le miroir vénitien


Le miroir vénitien
Les préparatifs pour l’inauguration solennelle du palais féerique créé pour abriter la table ronde des jours nouveaux allaient bon train.
Arthur d’Amboise avait obtenu de ses parents l’autorisation de rejoindre sa sœur et il s’épanouissait dans cette belle terre de Brocéliande, fier d’être le premier des chevaliers adoubé par Hortensia, incontestable reine de la table ronde dont le marbre rose lançait des éclats lumineux, s’harmonisant avec art et beauté à l’ensemble architectural conçu par un génie adepte des légendes celtiques.
Sa sphère resplendissait dans la forêt et chacun pouvait voir dans cette rotonde l’épisode des légendes arthuriennes qu’il préférait.
Un jeune homme venu d’une lointaine lagune parvint un jour à Tréhorenteuc, chargé de cadeaux somptueux au nombre desquels figurait un magnifique miroir vénitien.
Célio plia le genou face à Dame Hortensia, demandant respectueusement à la reine des lieux d’appartenir à sa noble cour.
Charmée, Hortensia y consentit bien volontiers car pensait-elle, notre mission ne se fera que grâce à l’adhésion de chevaliers venus de divers horizons.
Le grand jour arriva et les invités affluèrent sur les rives du miroir aux fées.
Un banquet avait été dressé sur l’herbe et chacun eut à cœur de se régaler de délicates préparations, à la mode bretonne.
Galettes de sarrasin, crêpes fourrées à la confiture de roses ou de myrtilles formaient  une rosace au milieu de la table.
Poulets rôtis et volailles à la crème ou en gelée faisaient le poids pour des gourmets à l’appétit bien aiguisé.
Des terrines de pâtés de lapin aux noisettes, de rillettes de canards et des confits d’oie agrémentaient ces mets d’origine paysanne de bon aloi.
De nombreuses pâtisseries, gâteaux bretons fourrés aux pruneaux, pastillas aux amandes venues d’un lointain orient, crèmes ou gelées de fruits étaient offerts en abondance sans oublier les noix enrobées dans de la pâte d’amande, des fruits confits et des pâtes fruitées provenant de l’abbaye de Timadeuc.
Des fromages conçus par les moines confiseurs et fromagers furent appréciés par les gourmets qui se promirent de rendre visite à l’abbaye, sans oublier des dons substantiels pour leur permettre de poursuivre leurs travaux.
Des cocottes de légumes mijotés dans des sauces aux airelles et aux champignons forestiers ne furent pas boudées car leur saveur était sans égale.
Bref, le banquet fut à la hauteur de l’événement sans précédent qui rendait au Miroir aux Fées sa splendeur initiale.
Les libellules participèrent à la liesse générale et chacun put apprécier l’incroyable beauté du miroir vénitien apporté par le chevalier Célio qui fut admis d’emblée au nombre des chevaliers de la Table Ronde des jours nouveaux.

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