dimanche 1 décembre 2019

Dylan, le chevalier blanc


Dylan, le chevalier blanc
Le château de Beauregard connut une période flamboyante grâce aux exploits de Dylan, l’enfant miraculeusement épargné par la destruction du château familial et ramené dans un foyer fleurant bon la paix par la dame qui régnait sur un domaine sans faille, Laura, la princesse guerrière.
La créativité de l’adolescent dans les domaines artistiques, notamment le dessin et la peinture, séduisait chacun et les visiteurs ne manquaient pas de s’extasier sur le portrait si révélateur qu’il avait peint de Laura, sa mère de substitution depuis le départ inexpliqué de celle qui lui avait donné le jour.
Laura avait multiplié les recherches mais ce fut en vain et elle en vint à la conclusion que seule, la fée Morgane pouvait être à l’origine de sa disparition.
Dylan s’était épris des romans de chevalerie, s’attachant notamment à la figure de Lancelot du Lac dont la destinée était similaire à la sienne dans son origine.
Comme lui, il avait été arraché à ses parents, son château avait été détruit et la fée Viviane, en mal d’enfant, l’avait emmené dans son palais, situé au fond d’un lac et l’avait élevé comme son fils, pour l’envoyer ensuite à la cour du roi Arthur où il s’était distingué par l’excellence de ses exploits.
Il s’employa à connaître les arts guerriers et lorsque le temps de l’adoubement arriva, il avait choisi la couleur blanche pour son armure, ce qui nécessita des recherches approfondies dans les forges de Brocéliande. Il lui fallait du brillant voire de la flamboyance et le blanc n’était pas une couleur facile à traiter dans ce genre guerrier.
Pour ne pas être en reste, Laura broda son oriflamme d’edelweiss, ces fleurs de montagne qui avaient un aspect velouté et nacré.
Les forgerons s’ingénièrent à lui offrir une épée sans égale et elle était si belle, au sortir de la forge que le nom de Merveilleuse s’imposa tout naturellement.
Le jour de la cérémonie fut empreint de faste et de mélancolie car personne n’avait oublié les disparus, Gabriel, pour Laura, et Yveline, la mère de Dylan dont la présence aurait été si nécessaire en un tel jour.
« Mère, ne vous faites pas de souci, vous avez remué ciel et terre pour retrouver ma mère et pour cela, je ne vous remercierai jamais trop. Vous m’avez élevé comme si j’étais votre fils et je vous en serai éternellement reconnaissant. C’est pourquoi je vous octroie ce beau titre de mère si vous me le permettez.
Je porterai fièrement les couleurs du chevalier blanc cher à mon cœur et j’espère avoir une destinée comparable à celle de Lancelot du Lac, en évitant les amours tumultueuses qui l’ont conduit à sa perte.
Avec votre exemple d’un amour légitime plus fort que la mort, je ne peux que connaître un destin exemplaire.
Vous m’avez fait homme, Dame Laura et je jure de toujours vous défendre ainsi que ce beau château qui m’a servi de refuge et d’exutoire à mes passions.
Pour tout je vous dis merci et je vous aime tendrement, comme il sied à un fils reconnaissant ».
Très émue par ces paroles, Laura serra son fils sur son cœur, se jurant par ailleurs de toujours poursuivre les recherches de Dame Yveline qui l’avait mis au monde et qui devait se morfondre et se demander ce qu’était devenu son fils bien aimé.
Dans l’attente de ces retrouvailles hypothétiques, chacun prit plaisir à participer aux festivités de ce beau jour, l’adoubement d’un fier chevalier !

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