Dans une île volcanique, venu d’un ailleurs légendaire, apparut un papillon d’or.
Chacun s’empressa d’admirer le prodige. Semblant doté d’une seconde vue, le papillon prodigieux se cachait dans l’anfractuosité d’un rocher.
Un jour, une enfant, Margaux dont on vantait la perspicacité l’aperçut, jouant dans un rayon de soleil.
Elle lui sourit, lui envoya un baiser et devant ses yeux éblouis, le papillon se métamorphosa en garçonnet de son âge. Il n’avait gardé de l’or que sa blonde chevelure bouclée.
Il était si beau, si semblable au Petit Prince de Saint Exupéry que Margaux pensa qu’il en était une réincarnation.
Le hasard se mêlant de la partie, un agneau bondit à ses côtés tandis qu’un renard au regard mélancolique apparaissait dans le lointain.
Margaux et le petit prince se prirent par la main et ils se promenèrent dans les rocailles fleuries de cactus et de plantes vivaces.
La fée des origines, vêtue d’une robe Liberty, fit jaillir d’un rocher une demeure en cristal puis elle s’éclipsa dans une envolée de papillons voletant près des roses en un tableau révélant le décor du tissu anglais qui lui donnait une apparence dansante.
Margaux et Volodia, le petit prince, entrèrent dans la maison de la fée.
Une grande pièce contenait toutes sortes de jouets, train électrique, maison de poupée et leurs hôtesses en costume d’époque 1900, jeux de société, échecs, dames, juke-box, ours géants et autres merveilles.
Les deux enfants furent invités à se restaurer par une jeune femme habillée comme Alice du conte Alice au pays des Merveilles.
Une jolie table était dressée et l’on pouvait voir sur la table toutes sortes de délices, crêpes, confiture, cakes et gâteaux mousseline ou aux noix.
Alice leur servit un chocolat mousseux qui s’harmonisait avec les propositions délicates de la table.
Des musiciens interprétèrent des airs de la Renaissance, ce qui ravit les enfants et provoqua le retour d’Aimée, la fée des origines.
Un génie fluvial, Séraphin, lui donnait le bras.
Ils dansèrent une volte, danse qui plaisait tant à la reine Elisabeth 1ère.
Cette danse musclée, avec passage de la danseuse par-dessus l’épaule de son cavalier, plut beaucoup aux enfants qui voulurent s’y frotter.
Prévoyante, la fée fit tapisser le sol de coussins et d’édredons pour amortir d’éventuelles chutes mais Volodia avait une musculature appropriée à ce type de danse et il parvint à faire voler sa cavalière qui retrouva le sol, rouge de plaisir.
Les danseurs revinrent à la table et burent des eaux fruitées pour se rafraîchir.
Les musiciens interprétèrent des airs tsiganes, Les yeux noirs notamment.
Des danseurs professionnels enchaînèrent des figures tour à tour endiablées et langoureuses.
Margaux était aux anges et elle laissa Volodia lui prendre la main tendrement.
Ce beau rêve eut une fin car un éclair balaya la salle et Margaux se retrouva seule, près du volcan éteint où volait un papillon d’or, merveilleux et porteur d’amour dans ses ocelles miraculeux.
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