mercredi 9 juin 2021

Céleste, Cendrillon de nos amours

 



En épousant le prince, Cendrillon reçut une couronne et la délivrance du statut de bonne à tout faire que ses méchantes sœurs lui avaient imposé.

Cendrillon dont la tâche première consistait à nettoyer l’âtre en enlevant les cendres du dernier feu avait l’air d’une souillon maculée de suie car les tâches quotidiennes s’enchaînaient pour elle avec vivacité : feu renouvelé, préparation du petit déjeuner familial, service de sa belle-mère et ses filles par l’offrande du plateau dans chaque chambre.

Afin d’effacer à tout jamais le fardeau de cette charge déshonorante pour une princesse, le prince donna une grande fête, y conviant tous les sujets de son royaume.

Lors du partage d’un gigantesque gâteau crémeux et léger à la fois, le prince annonça à tous que la princesse porterait dorénavant le nom de Céleste.

La douceur de ses traits et la couleur turquoise de ses yeux l’avaient conduit à choisir ce prénom pour son épouse bien-aimée.

Céleste Première balaya à tout jamais la pauvre Cendrillon astreinte à toutes les tâches pénibles et essentielles de la vie.

Un livre vient de paraître et son auteur, Alessandra Sublet lui a octroyé le titre accrocheur de «  J’emmerde Cendrillon ».

J’avoue avoir été choquée par le titre de l’ouvrage qui par ailleurs semble plaire à un public large.

Ce qui m’a interloquée, ce sont les explications données par l’écrivain pour justifier le titre et le con ---tenu de son livre.

Elle voulait, dit-elle, montrer que la vie de princesse était un mensonge en dehors de toute vérité.

A-t-elle vraiment lu le conte de Charles Perrault ? A-t-elle oublié que si Cendrillon n’avait pas eu pour marraine une fée et le pied le plus petit de tout le royaume, elle serait, à tout jamais, restée une malheureuse jeune fille astreinte aux travaux les plus rudes ?

Chacun voit dans les contes ce qu’il souhaite y voir mais à y bien réfléchir, on ne peut que constater les difficultés rencontrées par les princesses.

Pensez à Peau d’Ane, forcée de partir, affublée d’une peau de bête pour échapper à un père aveuglé par le désir et prédateur, songez à la Belle au bois dormant condamnée à dormir cent ans avant d’être réveillée grâce au baiser d’un prince aventurier, n’oublions pas Blanche Neige obligée de fuir pour éviter la mort voulue par une méchante et jalouse belle-mère et tant d’autres princesses dont la vie était loin d’être enviable.

Que de souffrances pour avoir le droit de porter une couronne, de se parer d’un collier de perles et de revêtir une tenue d’apparat !

Mais il en va ainsi dans la vie des personnes modestes tant il est vrai que la réussite relève un peu du destin mais plus encore de l’effort et de la persévérance.

 

 

 

 

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