Fox-Trot et palets de dames

En jouant au croquet avec la reine de cœur, Alice se téléporta dans le jardin des merveilles où une grande table nappée d’un tissu damassé était dressée. Des guirlandes de roses en occupaient le centre.

Mélancolique et follement amoureux, le chapelier du conte attendait sa belle en espérant qu’elle vienne à bout du dragon qui hantait le royaume.

De la vaisselle fine pour contenant et pour contenu, des tétons de Vénus amoureusement plébiscités par Mercotte, la reine de la pâtisserie, des palets de dames bouleversants et de sublimes gâteaux, Merveilleux, Baba au rhum, Moka, Forêt Noire, tarte aux pralines roses et charlotte aux poires subliment le décor au milieu d’une rivière en caramel, nappée de geysers en crème chantilly et flots de coulis exotiques.

Alice mange quelques dragées aux amandes, des cornes de gazelle et des gâteaux au miel qui la transportent dans une oasis d’amour où des vagues de lait crémeux font jaillir de la terre un tapis d’Aladin.

Alice s’envole vers le pays de l’enfance où voguent des cygnes de glace et des tourments d’amour puis elle décide d’y rester jusqu’à ce que son prince vienne la rejoindre et l’enlacer dans un fox-trot endiablé qui éclipsera tous les rêves d’amours en bouche qui épaississent les tailles et alourdissent le pas.

Le chapelier rejoint Alice et tous deux s’aiment à la folie et s’enferment dans la bulle turquoise de leur jardin d’amour.