Dans la poitrine de Johnny battait un cœur incandescent, le cœur
d’un rocker indestructible dont les moindres battements s’ornaient de rubis.
Contactée, un jour, à Marrakech, dans ma jeunesse, par un groupe de fans marocains qui me voulaient pour égérie afin de parler à l’idole venue chanter dans cette ville des Mille et une Nuits, j’avais eu une réponse à la Johnny : Ce serait pour lui dire quoi ?
Leur regard a chaviré et ils sont partis, penauds et désespérés.
Encore aujourd’hui, je m’interroge quant à cette étrange réaction de ma part alors qu’en ce temps-là, je brillais par l’excellence de mes propos et un esprit de répartie sans faille.
Je crois néanmoins avoir la réponse. Quoique éloignée du rock et vivant au jour le jour dans un univers poétique et féerique, celui que je m’étais créé, je ressemblais beaucoup à Johnny sur le plan émotionnel.
Chez lui, pas le moindre orgueil !
Alors qu’il était une immense star, il se présentait ainsi : Bonjour, je suis Johnny Hallyday !
Combien de personnes du show-biz ont été surprises de le voir, au petit matin, dans un cimetière lors de l’enterrement de l’un de leurs proches !
Il était digne, vêtu de noir, pour montrer sa solidarité.
Lui, l’enfant ballotté de çà, de là, il savait à quel point les liens familiaux sont précieux et doivent être célébrés.
Modeste, simple dans sa grandeur auréolée d’un azur constellé de turquoises, il rayonnait à la manière d’un commandeur drapé dans la tenue princière du monde des rêves poudrés d’or.
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