Les cloches de Notre-Dame ont sonné à toute volée et Johnny est apparu, rayonnant, escorté par les anges.
L’un d’eux s’est mis à l’harmonium, d’autres ont constitué un chœur tandis que des musiciens interprétaient avec talent le Noël de Debussy, dénonçant les horreurs de la guerre.
« Nous n’avons plus de maison, les ennemis ont tout pris jusqu’à notre petit lit. Ils ont brûlé l’école et notre maître aussi, ils ont brûlé l’église et Monsieur Jésus Christ et le vieux pauvre qui n’a pas pu s’en aller ».
Fidèle à sa devise, aimer et protéger les enfants de tous les pays du monde, Johnny a chanté les paroles de ce Noël si particulier, le chant du cygne du compositeur et lorsqu’il s’est tu, les fidèles l’ont regardé avec tant d’admiration qu’il a enchaîné avec des succès, Marie, Laura et de nombreuses chansons évoquant l’actualité et les souffrances universelles.
Le prêtre et les enfants de chœur ont accompli les rites habituels, répandant généreusement l’encens et la myrrhe.
Johnny s’est incliné devant la crèche et il a déposé ses cadeaux, une layette complète pour l’enfant Jésus à naître, une belle chasuble bleue pour la Vierge Marie, et un coffre empli de cotonnades , de soieries et de cachemires au pied de Joseph puis il est parti discrètement, comme il était venu, suivi par son escorte d’anges.
Les cloches se sont à nouveau fait entendre puis, la messe achevée, chacun est reparti chez soi, emportant un fragment d’étoile et de rêve doré.
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