La princesse Pétale de rose

 

Il était une fois une princesse si belle à sa naissance qu’on lui donna le nom de pétale de rose. L’incarnat de ses joues incitait à une promenade dans une roseraie splendide et parfumée.

Or, le jour de ses cinq ans alors que l’on s’apprêtait à fêter somptueusement son anniversaire, elle disparut brusquement dans un coude du sentier créé pour elle dans la roseraie.

On la chercha partout mais en vain !

La reine dépérit et il fallut tout l’amour du roi , son époux pour l’inciter à vivre.

Trois ans plus tard, elle mit au monde un enfant si beau, un petit prince, que l’on se garda de lui donner un nom qui alerte les mauvais génies.

On lui donna le nom du calendrier et ce fut Louis qui servit l’enfant royal de son emblème qui sentait bon la fleur de lys.

Nourrices, précepteurs lorsqu’il grandit, majordomes furent dévoués à sa personne de sorte qu’aucun enlèvement ne se produisit.

Pendant ce temps, Pétale de rose vivait dans un palais de marbre où toutes les commodités lui étaient réservées.

Elle chantait à merveille et sa beauté aurait pu rendre le soleil jaloux.

Phaéton, le fils du soleil l’aperçut un jour, se promenant dans les jardins de sa demeure de rêve. Il en tomba passionnément amoureux mais la jeune fille lui offrit une fin de recevoir car seuls lui importaient le chant, la danse et la poésie où elle excellait.

Les années passèrent, le prince Louis se maria et le jour de ses noces, on vit apparaître une jeune femme si belle que d’aucuns en perdirent la vue.

C’était Pétale de rose, dans tout l’éclat de sa beauté et elle reconnut sans peine le palais de son enfance.

Sa nourrice l’identifia à la minute de son apparition mais elle attendit un feu vert de la princesse pour révéler son identité.

D’un coup d’éventail, Pétale de rose lui donna cette autorisation.

Le roi, la reine, le prince Louis se réjouirent de ce retour inespéré.

On apprit de sa bouche que le jour de ses cinq ans, en courant dans la roseraie, elle était tombée dans une fracture du temps. Un bon génie l’avait recueillie, soignée comme si elle était sa propre fille et lui avait donné l’éducation d’une reine.

Le soir des noces de son frère, Pétale de rose demanda à ses parents l’autorisation de retourner dans le palais où elle avait vécu car avoua-t-elle en rougissant un peu, le génie ne lui était pas indifférent et il lui avait demandé sa main en espérant que ses parents la lui accordent.

Pétale de rose obtint cette autorisation et pleine d’amour et d’espoir, elle repartit dans son palais,  en carrosse cette fois,  pour convoler à son tour et mettre au monde de beaux enfants qui veilleraient à l’équilibre floral du monde.