lundi 12 décembre 2022

Mise au point

 



Stimulés par l’excellent thé au jasmin de la maîtresse des lieux, Aurore, Max et ses amis commencèrent un puzzle nommé Camélia.

Où, quand, comment, pourquoi avait-elle été enlevée demeuraient des questions sans réponses.

Pour en savoir plus, Max invita la mère, Amélia, à les rejoindre pour tenter de cerner la personnalité de l’enfant et imaginer le profil de son prédateur d’après les renseignements collectés.

Amélia n’était pas riche et vivait au jour le jour. C’est pourquoi Max proposa de l’indemniser le temps de l’enquête sur ses propres deniers.

Le tour de toutes les questions achevé, un point obscur, persistant demeura le suivant : qui avait lancé le pavé portant la mention «  S.OS Camélia » dans la fenêtre de Max ?

Amélia jura qu’elle n’en était pas l’auteur et tout le monde la crut sans peine.

Pendant ce temps, caché dans un buisson, l’auteur de l’alarme artisanale, Anselme, un vagabond, hésitait à dire ce qu’il avait vu, à vrai dire peu de chose.

Tandis qu’il se reposait à l’abri d’un buisson d’églantier,  il vit Camélia marcher d’un pas vif en direction de sa demeure.

Soudain, une Rolls –Royce, voiture peu ordinaire pour un petit village, s’arrêta à sa hauteur.

Tout alla à la vitesse de l’éclair : Camélia fut littéralement happée à l’intérieur de la voiture qui disparut comme un rêve.

Rêve ou cauchemar ? Anselme ne pouvait le dire. Néanmoins, il se décida à agir par une voie dérobée.

Il sacrifia son plus riche trésor, le pavé appartenant à la trouée d’Arenberg et l’enveloppa d’un mouchoir de batiste où il écrivit ces mots S.O.S Camélia.

Il attendit la tombée de la nuit pour lancer le pavé de façon peu orthodoxe dans une fenêtre de la maison de Max et disparut comme il était venu, à la manière d’un deus ex machina des pièces antiques.

Renonçant à témoigner de ce qu’il avait vu, de crainte d’être incarcéré pour le bris de la fenêtre, Anselme poursuivit son chemin, le remords chevillé au corps.

De leur côté, les chercheurs de vérité s’appesantirent sur l’épisode du pavé, songeant qu’il y avait là une piste intéressante.

Florian avait mis à profit le temps de la discussion de ses amis pour terminer le portrait de Camélia qui était si ressemblant, si beau et si artistique en un mot que les larmes vinrent aux yeux de sa mère.

Elle en emporta une copie et rentra chez elle au cas où le ravisseur souhaiterait prendre contact avec elle.

Les amis se séparèrent en emportant un portrait pour le diffuser dans chaque quartier du village avec la mention «  disparue ».

Quant à l’original, il fut installé, avec l’autorisation du curé, près de l’autel de la Vierge Marie, dans l’espoir que la mère divine de tous prenne soin de l’enfant.

Et l’on parla beaucoup dans les rues de Fleur-Lez-Lys, au café également si bien que la rumeur se propagea jusqu’aux communes voisines.

Et c’est ainsi que Joséphine, la gouvernante du marquis des aulnes eut vent de l’enlèvement d’une petite fille dont le signalement coïncidait parfaitement avec  la petite princesse du château.

 

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