jeudi 23 mai 2024

Chez Aladin

 




Rêvant de voir la belle Shéhérazade qui avait empli son cœur d’un amour brûlant, Philippe de Cassel se posta dans la rue où il l’avait rencontrée, à différentes heures de la journée mais ce fut en vain : l’amour de sa vie ne se montra plus !

Par contre, il vit un homme entrer en maître des lieux dans l’hôtel particulier et il fut frappé par l’apparence farouche de ce propriétaire à qui il valait mieux ne pas se frotter, en dépit de son élégance et de son allure bourgeoise.

Philippe remarqua également les allées et venues d’un fournisseur «  Chez Aladin » si l’on en croyait le nom imprimé sur la fourgonnette.

Supposant que c’était dans cet élégant commerce que sa belle s’était rendue, le jour béni de leur rencontre, Philippe poussa la porte de la boutique et acheta un assortiment de pâtisseries qui firent les délices de La Maison des Écrivains gérée par Dame Flore avec raffinement et courtoisie.

Il prit l’habitude de fréquenter la boutique et finit par poser quelques questions savamment dosées pour en apprendre plus sur celle qui occupait toutes ses pensées.

Il prétexta que c’était une amie qui lui avait recommandé les produits de la boutique en faisant une description qui déclencha le sourire d’Abdallah, le propriétaire de la pâtisserie.

« Ce n’est pas tous les jours que l’on croise une telle beauté et vous avez beaucoup de chance de l’avoir pour amie. Méfiez-vous cependant de son protecteur qui veille jalousement sur elle. Pour un peu, il lui ferait porter un voile lors de la venue d’un étranger tant il est jaloux et possessif ».

Averti du danger qu’il encourait et de celui qui pouvait menacer la dame de ses pensées, Philippe remercia le patron à sa façon en lui demandant de livrer prochainement une commande particulière à La Maison des Écrivains dont il était l’un des hôtes.

Pastilla aux pigeons et aux amandes servie sur un immense plateau d’argent en forme de table, pastilla à la rose couronnant le repas par sa douceur, présentée sur un support jumeau en argent ciselé, assortiment de petits gâteaux pour accompagner le thé furent livrés à la date retenue par l’hôtesse qui remercia chaleureusement son hôte romancier.

«  Je suppose que toutes ces merveilles orientales fouettent votre imaginaire. J’ai hâte de lire vos nouvelles pages ! Quel dommage qu’Émile ne soit plus là pour goûter ces plats paradisiaques » !

Cette dernière phrase retint l’attention de Philippe qui demanda à Dame Flore si elle accepterait la venue d’Émile et de ses parents pour participer au repas somptueux.

Dame Flore se montra enchantée par la proposition, se chargea des détails logistiques et l’on se prépara à une journée gastronomique d’exception.

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