mercredi 22 mai 2024

Maximilien et la diva

 

 

 


Qui aurait pu soupçonner Maximilien d’être le roi des bandits, organisé et informatisé que chacun redoutait ?

Vêtu et chaussé avec élégance, une serviette en cuir noir à la main, souriant et soulevant son chapeau à l’ancienne, Maximilien avait l’air de ce qu’il prétendait être, un financier expérimenté.

Sans attendre les voyous qu’il menait à la trique, il s’engouffra dans sa limousine et partit en ville où il avait installé la belle Flora, sa divine maîtresse qu’il avait ravie à sa famille dans une bourgade des Carpates.

Elle était si belle, un diamant brut, qu’il avait tout de suite imaginé le profit dont il pourrait en tirer.

Elle allait, pieds nus dans des sabots, sa jupe de coton reprisée en maints endroits moulait son déhanché de reine sauvage.

Lorsque l’on regardait sa magnifique chevelure et ses yeux bleu lagon, on ne pouvait que s’incliner devant une telle beauté.

Maximilien l’enleva et la conduisit dans un hôtel particulier parisien dont Philippe avait admiré le porche fleuri.

Cette fleur sauvage, il l’avait domptée, la marquant de son sceau redoutable, celui du parfait amant pouvant se transformer en bourreau au moindre signe de révolte.

Il l’avait prénommée Flora, lui avait appris l’art de se tenir à table à la mode européenne puis il avait chargé son emploi du temps quotidien avec des leçons de maintien, de coiffure, d’esthétique. Il lui avait aussi prodigué des conseils dans l’art du maquillage et il avait mis à sa disposition les talents de grands couturiers pour que sa garde-robe soit adaptée à sa beauté tout en respectant les codes de la mode.

Les armoires de Flora regorgeaient de tenues diverses provenant pour la plupart de maisons célèbres de la Haute Couture.

 

Maximilien lui avait procuré les leçons d’un professeur de Lettres, souhaitant que son esprit soit à la hauteur de sa splendeur.

Flora progressait dans le monde littéraire à petits pas.

Un jour, Maximilien lui ayant offert un couple de rossignols du Japon, elle se mit à chanter.

Son chant était si pur, si émouvant que Maximilien eut la révélation que sa captive était une diva qui ne demandait qu’à éclore.

Le cœur gonflé par l’ivresse de posséder un tel trésor, Maximilien eut l’impression de sentir se développer en lui l’âme d’un tigre si jaloux qu’il pourrait tuer le moindre rival qui oserait porter les yeux sur sa diva.

Ignorant le passé et le devenir en herbe de la jeune fille qui l’avait ému au tréfonds de son âme, Philippe rêvait d’une déesse des fleurs qui répandait sur le monde la splendeur de sa magnificence.

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