mercredi 27 mai 2020

La journée des amours


La journée des amours
Illuminée par la douce rêverie des poètes, parfois cruels dans leur manière d’aborder la passion, tel Pablo Neruda dans Vingt poèmes d’amour et une chanson désespérée, démontrant qu’après les étreintes il existe un désamour inexorable, illuminée disais-je, dans une thématique rimbaldienne tout aussi cruelle dans Les réparties de Nina, je demeure pensive.
La quête de l’amour demeure, à mes yeux, celle qui s’apparenta, à l’époque du Fin Amor ou de l’amour courtois, à la recherche du Saint Graal qui peut donner au monde la clef divine de la paix spirituelle.
J’ai constaté, avec un certain amusement, que des personnes cherchaient matériellement la clef après avoir lu l’inscription écrite sur la porte de l’église de Tréhorenteuc : «  la clef est en dedans ».
Cet avertissement était destiné aux profanes qui avaient besoin d’ouvrir leur cœur aux arcanes de l’amour.
Dans notre pays, il existe une journée consacrée à tous les thèmes universels, la lutte contre l’esclavage, la faim, les violences faites aux femmes, le travail, la femme, …je stoppe la liste à dessein, notant qu’il n’existe pas, à ma connaissance, de journée de l’amour.
Est-ce à dire que la journée de la femme serait aussi celle de l’amour ?
Si j’étais un homme, je protesterais car, à l’exception des libertins, des rationalistes, des idéologues ou des personnes hermétiques à l’amour, il n’est de plus fervent serviteur des passions que les hommes, parfois prêts à se perdre comme les héros stendhaliens pour rester à l’aune de leur cœur battant la chamade ou conquérant de l’inaccessible beauté mise sur un piédestal ou errant, livre ou broderie à la main, dans les méandres mystérieux des jardins d’amour, conçus à l’époque médiévale comme un dédale obligatoire pour l’amant éperdu.
J’aime lire et écouter les chants d’amour de toutes sortes, notamment ceux de Guillaume Apollinaire qui fut le chantre parfait de ces amours qui naissent, fleurissent et se meurent, à la manière des roses.
Enfant, je me désespérais d’assister à la mort apparente des roses et je recueillais les pétales tombés en espérant sauver ces fleurs du désastre.
J’ignorais alors ces paroles magiques : «  Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas déjà trouvé » qui conduisent à la sagesse et à la sublimation de ce don inestimable qui consiste à aimer !

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