mardi 5 mai 2020

Si Brocéliande m'était conté


Si Brocéliande m’était conté…
Brocéliande, la forêt sacrée, s’est donnée à Nolwenn et à Alan Stivell puis elle s’est endormie au son de la harpe celtique.
Comme la Belle au bois dormant, elle a besoin d’être réveillée par un baiser.
Mais les princes se font rares de nos jours et le retour des animaux dans les bois profonds n’incite pas les audacieux à défricher les broussailles épineuses où se cachent des oiseaux rares et des bêtes venimeuses.
«  Morgane est de retour » disent des villageois en se signant et la fée Viviane joue un peu trop les grandes dames si l’on en croit la conteuse de Tréhorenteuc, vénérable douairière dont la renommée et la sagesse sont reconnues.
J’ai envie d’en avoir le cœur net et j’ai décidé d’emprunter la voie des airs, à la manière du petit prince, avec l’aide des oies sauvages.
Ces aimables volatiles m’ont déposée près du Miroir aux Fées, mon étang préféré et j’ai suivi avec bonheur le ballet des tourterelles des bois.
Installée près du petit pont de bois, je laisse le vent jouer dans mes cheveux et je crois sentir la caresse poétique du roi des aulnes qui règne sur le Val-sans-Retour depuis que l’enchanteur Merlin a été enfermé dans un tombeau de verre par celle à qui il avait enseigné son savoir et ses tours de magie.
Le roi des aulnes s’approche de moi à petits pas mais je préfère m’échapper, craignant d’être ensorcelée à mon tour.
Je me recueille dans l’église mythique du village et j’observe le jeu du soleil couchant sur les vitraux illuminés par le cerf blanc portant la croix du Christ sur son poitrail immaculé.
Cette retraite mystique achevée, je pars d’un pas alerte vers une hôtellerie que j’apprécie près de l’étang de Paimpont.
Dans ma chambre, je sors le petit carnet qui ne me quitte jamais et je note les impressions ressenties dans la journée.
Ces notes deviennent l’ébauche d’un roman que j’intitulerai Si Brocéliande m’était conté et je prie l’enchanteur Merlin enfermé comme moi dans un palais de cristal de venir à mon aide pour que les mots s’enchaînent et deviennent une rivière d’argent dont je suivrai les méandres pas à pas, sur la route du rêve !

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