Je suis venue de loin, de si loin, mon aimé, que des étoiles d’argent se sont incrustées dans ma robe de dentelles et que j’ai atterri dans un buisson d’églantines où je me suis lovée avec l’espoir de te voir une ultime fois.
Je te reconnaîtrai à tes mains étoilées, à tes yeux d’émeraude et à ta haute taille un peu courbée par les ans.
Je suis venue de loin, de très loin et je t’ai apporté une gerbe de poèmes aussi lumineux que les épis de blé mûrs de mon enfance.
J’y ai ajouté les bleuets et les coquelicots de mon cœur et lorsque tu es arrivé, Gabriel, toi le poète aux amours renaissantes, le troubadour des âmes, je me suis inclinée et tous les rossignols de mes amours royales se sont mis à chanter !
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