samedi 19 décembre 2020

La danse de Lilwenn

 



Comme elle était jolie, Lilwenn, dans son tutu romantique, rose et nacré à la manière d’un grand lys !

Elle se donnait en spectacle, une fois par semaine, devant son chalet, face à la grande prairie où se tenait son public, fidèle et passionné.

Frantz, le violoniste, maniait l’archet avec ardeur.

Des airs entraînants se succédaient, entrecoupés de grands airs à la flûte de Pan ou à l’harmonica, charmants et mélodieux.

Devenue cygne, Lilwenn flottait sous les derniers feux du soleil, comme la déesse de la nature, triomphante et poétique.

Virgile, Ovide, Horace, Lamartine, Hugo et l’admirable Théophile Gautier aux longs cheveux tombant sur une veste pourpre, le soir d’ Hernani, tous ces poètes revenaient à la vie pour saluer Lilwenn, la belle et sa danse de reine des amours.

Vous m’avez appelé dit Cupidon et il arriva, joufflu  et rose, arc et flèche à la main.

Il unit des amants et c’est ainsi que Lilwenn se trouva, à son insu, fiancée à Morgan, le dieu de la forêt.

La tête ceinte d’une couronne de lierre, d’aubépines et de roses mignonnettes blanches, Morgan rejoint sa muse sur scène, l’enlace avec délicatesse puis il entame avec elle un pas de deux qu’ils termineront dans son palais de marbre rose, au cœur de l’atrium où jaillit l’eau pure d’une fontaine.

Selon la légende, le départ de Lilwenn causa une vive émotion dans son village.

On pleura et ces larmes donnèrent naissance à une rivière qui rebondit sur les pierres en chantant.

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