vendredi 4 décembre 2020

La java des amants

 



Le roi des sortilèges décida, un jour, d’organiser un grand bal afin de donner une chance aux âmes esseulées de trouver leur complément.

Il recommanda au chef d’orchestre de ne pas lésiner sur les grands airs latins, étant donné qu’ils offraient la possibilité à chacun de ressentir de vives émotions corporelles.

Dès les premières notes, ce fut un emballement.

Des couples se formèrent, poursuivant les frissons du désir dans les jardins.

Le résultat tangible, à savoir une promesse d’épousailles, fut bien mince cependant.

Le désir retombé, chacun repartait en ayant la sensation désagréable d’avoir été floué par des airs latinos entraînants et fallacieux.

Déçu, le roi des sortilèges revint à la charge et il offrit aux amants une nouvelle chance de conquérir l’étoile du bonheur.

Cette fois, il imposa une java suffisamment suggestive pour que les danseurs soient à la fois ensorcelés et disposés à revivre éternellement l’enchantement.

La java dite « du diable » éclata sous les accents d’un chanteur qui reprit un succès de Charles Trenet :

«  Un jour, le diable fit une java qui avait tout l’air d’une mazurka » …

Le charme des paroles associées à la musique produisit son effet et cette fois, lorsque les couples se réfugièrent dans les charmilles du jardin, il se dit de beaux serments et des projets éclatèrent dans la roseraie des jours heureux !

 

 

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