Pour que revivent les roses, j’ai lacé mes patins d’argent et j’ai filé sur le lac gelé de mes souvenirs, à la recherche du prince aux yeux de lumière, celui qui me rendra les rêves de mon enfance.
Ces roses parfumaient mes jours et sous un arceau de reine, j’installais mes poupées à qui je racontais mille et une histoires inventées au fil de mes rêves.
Les patins d’argent accentuaient le rythme de la course, lui donnant un côté féerique.
Comme à son habitude, le prince charmant se faisait attendre et c’est un paon blanc comme neige qui vint à ma rencontre.
Nous nous sommes réfugiés sous un dais filé d’or et toutes les poupées de mon enfance se sont réfugiées sous la crinoline de ma robe en taffetas de soie.
Au moment précis où j’avais renoncé à la venue du prince, il est apparu, charmant sous sa houppelande à brandebourgs.
Il s’est assis en face de moi et m’a offert un sourire en guise de promesse d’amour.
Mes mains formant une coupe, j’ai recueilli ce don en toute humilité.
Le paon me servant de page, je me suis levée en majesté et j’ai attendu que le prince m’emmène enfin dans le pays où les enfants sont rois et font surgir les roses des glaces éternelles.
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