jeudi 24 décembre 2020

Le petit renne du Père Noel

 



Dans son palais de glace, le père Noël trépignait d’impatience. Les jours passaient trop lentement à son gré : il avait hâte de partir avec ses rennes dans son traineau garni de fourrures et chargé de jouets pour offrir aux enfants de quoi rêver toute une année, jusqu’au Noël suivant.

Des adultes méritants ne seraient pas oubliés et cette année 2020 particulièrement éprouvante pour les habitants de la terre du fait d’un virus persistant, avait été terrible pour les gens modestes.

Cette année-ci, foi de Père Noël, les pauvres ne seraient pas oubliés.

Des centaines de traineaux volants tractés par des chevreuils contenant des tentes, yourtes, cabanes sophistiquées en kits pour vivre dans les arbres, des sacs de farine, de sucre, des tonnelets de miel d’acacia, de cervoise et de jus de fruits, du lait, de la crème et des œufs, poules et cailles, conduits par des cochers énergique et dirigés par des maîtres-lutins, déposaient, çà et là, dans la nuit, les cadeaux destinés aux sans-abris.

Quelle joie pour ces malheureux de découvrir, à leurs pieds, des cadeaux qui allaient leur permettre de retrouver figure humaine, chaleur et bonheur !

Le père Noël recevait des messages envoyés par les maîtres-lutins, leur rendant compte des missions accomplies.

Ragaillardi par les bonnes nouvelles, le père Noël alla rendre visite à ses rennes qui vivaient dans un enclos spacieux, sous bonne garde.

Bien lui en prit car un véritable drame s’était produit dans le troupeau.

Samy, le petit renne, connu pour son intelligence, son goût pour les facéties et son bon cœur avait disparu !

On crut d’abord à l’une de ses farces et on le chercha dans toutes les cachettes où il avait coutume de se dissimuler mais il fallut se rendre à l’évidence : Samy restait introuvable et l’on commençait à redouter un enlèvement.

L’émotion était à son comble !

Son père, Aster, le chef du troupeau, celui qui emmènerait le père Noël dans sa tournée autour du monde, en pole position, demandait à chacun d’émettre une hypothèse ou de révéler un indice qui pourrait conduire à la résolution de l’énigme.

Fleur promettait un banquet à qui lui rendrait son chérubin, son petit dernier, son fils chéri et ses beaux yeux s’embuaient de larmes à l’évocation de son petit renne adoré, celui qui prendrait certainement la relève d’Aster lorsque ce dernier déciderait de rester dans l’enclos, offrant son étoile de chef à qui le mériterait le plus !

Or, tandis que le branle-bas total régnait dans l’enclos, Samy n’était pas loin et ne se doutait pas de l’émoi provoqué par sa disparition.

Un papillon multicolore et gigantesque avait attiré son attention. Profitant d’un moment de distraction de sa mère, Fleur aux beaux yeux noisette, il s’était faufilé derrière le soigneur venu nourrir le troupeau.

Sans bruit, ses petits sabots étouffés par les fleurs des steppes, Samy avait aperçu, dans une clairière, une jolie maison de pain d’épices, toute semblable à celle qui ornait son livre de contes.

« Pas si bête » se dit-il, je ne vais certainement pas être pris au piège de la sorcière qui me transformerait, au final, en rôtis et sautés de viande au vin rouge et aux baies noires.

Mais sa curiosité l’emporta sur la prudence et il poussa la porte aux senteurs de genièvre, de cannelle et de safran.

Une pimpante petite fée, en costume savoyard, lui souhaita la bienvenue.

Elle lui chanta une romance et lorsqu’il s’éveilla, il était emprisonné dans un filet.

Plus de fée costumée, une m méchante sorcière ! Ce qu’elle lui dit lui arracha une larme, en dépit de sa vaillance !

«  Tu connais le tarif, petit, tu finiras en ragoût que je mettrai en bocaux pour être sûre de passer l’hiver sans éprouver la faim ».

Elle disparut en poussant un cri horrible et chevaucha un balai au clair de la lune apparue à la fenêtre de la maison ensorcelée.

Samy observa les lieux, décidé à fuir.

Alors que la situation semblait désespérée, un petit écureuil apparut et se mit en devoir de ronger le filet qui l’emprisonnait.

Il eut bientôt fait de créer un sas de sortie et Samy s’employa à s’extraire de sa prison.

Il remercia l’écureuil en lui offrant le contenu d’une bonbonnière que la sorcière avait garnie en pensant attirer des enfants.

Noix, noisettes et amandes firent le bonheur de Crosny, l’écureuil salvateur.

Pressé de quitter ces lieux ensorcelés, Samy invita Crosny à grimper sur son dos avec son baluchon de fruits secs, prit une rose noire dans le jardin de la sorcière pour l’offrir à sa mère et se dirigea résolument vers son enclos protecteur.

Il fit ainsi la rencontre du Père Noël à qui il présenta Crosny comme son sauveur.

Le Père Noël lui promit une petite maison dans un arbre en guise de remerciement puis il annonça à Samy qu’il l’emmènerait dans son traîneau la nuit de Noël, à ses côtés.

Fleur «était si heureuse de revoir son petit renne qu’elle arbora la rose noire à son collier de reine de Laponie.

La nuit magique arriva. Le traîneau, chargé de cadeaux, eut à son bord le maître de la magie de l’enfance, accompagné de Samy qui promit solennellement de ne plus jamais s’échapper de son enclos !

 

 

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