dimanche 28 mai 2023

Ophélie mène l'enquête


Heureuse de garder Lola aux Bleuets, Ophélie décida cependant de mener une enquête dans l’intérêt de l’enfant.

Lola se contentait la plupart du temps de mimiques en signe d’approbation ou de refus. Sa maîtrise du langage n’étant pas assurée, Ophélie eut l’idée de recourir au chant et à la danse comme mode d’expression.

Elle dansa, pieds nus en s’accompagnant de sa flûte de Pan et elle eut la surprise de voir Lola la rejoindre en respectant le tempo. Son petit visage était illuminé par la joie et elle dansa jusqu’à en perdre le souffle.

Le lendemain, Ophélie chanta a cappella et c’est avec plaisir qu’elle vit le bonheur envahir le visage de la petite fille. Elle composa un refrain qui lui était destiné :

«  Colombes du Djurdjura, venez jusqu’à moi pour enchanter Lola ». Cette phrase lui avait plu car elle la chanta en esquissant un pas de danse.

Par la suite, Ophélie engagea une conversation sur le mode chanté et elle obtint une réponse : «  Lola est partie pour ne pas être punie ».

Au fil des chansons et des danses, Ophélie finit par se faire une idée du mode de vie de Lola. Apparemment, sa famille avait une maison isolée dans la campagne. Sa fuite avait été provoquée par un drame qui semblait effrayer l’enfant à sa seule évocation.

Ophélie mit un terme à ces investigations déguisées, craignant que la petite fille ne revive l’épisode douloureux de sa vie.

Elle opta pour les danses joyeuses et les chants magnifiant la beauté de la nature.

Elle enseigna à petites doses la lecture, l’écriture, le solfège et le dessin à la petite fille qui progressa avec une étonnante facilité.

Pour l’initier de manière ludique aux Fables de La Fontaine, Ophélie les lui fit apprendre en s’appuyant sur la version chantée de Patrick Topaloff.

L’air de la fable Le loup et l’agneau était si entraînant que Lola l’interpréta avec forces mimiques en courant dans le jardin.

«  Cette petite a le don du théâtre » se dit Ophélie et elle en vint à la conclusion suivante : certes, elle n’avait pas progressé dans son enquête de manière formelle cependant elle était certaine que Lola avait une intelligence supérieure à la moyenne.

Dans le milieu où elle avait vécu, on avait étouffé ses facultés mentales. Elle se tenait correctement à table, avait le sens de l’hygiène et appréciait les jolies robes et les beaux décors.

Par ailleurs, pour une raison inconnue, elle avait été privée de contacts avec le monde extérieur et son esprit était resté en friche.

« Quelle est la clef de ce mystère ? à nous de le découvrir » conclut Ophélie en se promettant d’atteindre son objectif.

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